C’est un fait divers qui a marqué les esprits bien au-delà de l’Ile-de-France. L’assassinat d’Ilan Halimi enlevé et torturé par le "gang des barbares" en 2006, a révélé une autre forme d’antisémitisme.
Le 20 janvier 2006, Ilan Halimi fut appâté par une fille de 17 ans pour tomber dans les mains du gang des barbares dirigé par Youssouf Fofana. Ce jeune homme de 23 ans a été kidnappé parce qu’il était juif donc riche selon les convictions de ses ravisseurs. Séquestré pendant vingt-quatre jours dans un trois-pièces d'un immeuble de la cité de la Pierre-Plate, à Bagneux (Hauts-de-Seine), Ilan fut torturé à maintes reprises. Le 13 février 2006, il fut retrouvé le corps nu, rasé, brûlé, supplicié, agonisant au bord d'une voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Il mourra pendant son transfert à l'hôpital.
Vingt-sept personnes comparurent devant la cour d'assises de Paris. La circonstance aggravante d'antisémitisme ne fut finalement retenue que contre deux accusés, dont Youssouf Fofana, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec vingt-deux ans de sûreté.
Par « devoir de mémoire », Alexandre Arcady a souhaité relaté ces faits en se basant sur le récit de la maman d’Ilan : Ruth Halimi. "J'ai été estomaqué qu'une telle affaire survienne en France", se souvient Arcady. "Je ne voulais pas qu'on oublie. Il a fallu attendre ce livre pour comprendre. C'est un film sur le cri d'une mère, c'est aussi un devoir de mémoire".
Un autre film sur l'affaire est annoncé pour septembre, réalisé par le comédien Richard Berry.