Le trafic des trains SNCF évoluait vers la normale ce week-end sur les grandes lignes avec un mouvement de grève qui semble s'essouffler. Seule la circulation en Ile-de-France restait perturbée, avec six trains sur dix en moyenne prévu samedi et dimanche.
Après dix jours de grève, le mouvement social semble s'essouffler et le trafic s'acheminait vers un retour à la normale à l'exception de quelques bastions.
C'est essentiellement en Ile-de-France que la circulation restait perurbée ce week-end, avec six trains sur dix en moyenne prévu samedi et dimanche. Il y a quatre trains par heure sur le RER B et six sur dix en moyenne sur le RER C. Le trafic devait être proche de la normale sur le RER D contre un train sur deux sur le RER E. Depuis le début de la grève, le 11 juin, le trafic est normal sur le RER A.
Sur les grandes lignes, la circulation sera proche de la normale sur l'axe sud-est, huit TGV sur dix circuleront sur l'axe atlantique et sept sur dix sur l'axe province-province.
Côté TER, huit trains sur dix circuleront. Six sur dix pour les Intercités. Dimanche, le trafic TGV sera normal et celui des TER quasi normal. Seulement sept
Intercités sur dix rouleront.
Vendredi, au dixième jour de la grève à l'appel de la CGT et de SUD-Rail, une majorité d'assemblées générales (AS) de cheminots grévistes a voté pour la reprise du travail, alors que les députés ont terminé d'examiner la veille le texte de la réforme ferroviaire, à l'origine de leur mécontentement.
La réforme prévoit de regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Elle repose sur une organisation complexe avec trois établissements publics à caractère industriel (Epic). L'objectif est de stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et de préparer son ouverture totale à la concurrence
Des amendements ont été votés pour rassurer les grévistes, notamment sur l'unité de la future SNCF, sa dette, la convention collective ou le statut des cheminots.
"Dix jours de grève c'est quand même énorme pour des cheminots avec un bas salaire. Les grévistes sont pris à la gorge. C'est normal que les AS soient en perte de vitesse", souligne Christophe Abadi (SUD-Rail à Saint-Lazare). Le taux de grévistes a chuté à 6,85% vendredi, quatre fois moins qu'au premier jour.
Parmi les gros sites ayant repris le travail figurent Toulouse, Bordeaux, Nantes, Lille, Lyon, Marseille ou Le Mans.
Quelques rares zones maintiennent une ligne dure et ont voté vendredi la poursuite de la grève jusqu'à lundi, comme l'Ile-de-France (gares
de l'Est, Nord, Austerlitz, Montparnasse et Saint-Lazare), la Picardie ou la région Centre (Saint-Pierre-des-Corps). Strasbourg devait se prononcer samedi à la mi-journée sur la poursuite, ou non.
Emmanuel Grondein (SUD-Rail) est amer: "Si les AG décident lundi d'arrêter, on arrêtera mais on aura l'impression d'avoir fait tout ça pour rien".
La grève, dont le coût est évalué à "plus de 160 millions d'euros" par la SNCF, est la plus longue depuis 2010.