Du haut de son grand escalier elle contemple vingt-deux siècles...La Victoire de Samothrace, sculpture grecque et oeuvre "star" du musée du Louvre a retrouvé sa place mardi après une restauration de près d'un an. Elle pourra à nouveau être contemplée par le public à partir de samedi.
"L’œuvre n'était pas en danger, ni dans sa structure ni en surface, mais elle était considérablement encrassée par la poussière brassée sur l'escalier qui est le plus emprunté au monde pour un musée, avec sept millions de visiteurs tous les ans", a expliqué Ludovic Laugier, un des commissaires de la restauration.
Réalisée par une équipe de huit restaurateurs, dirigée par Daniel Ibled, la restauration de ce chef-d'oeuvre aura par ailleurs permis de réaliser plusieurs découvertes sur son histoire.
A l'origine la statue était peinte
Une bande de couleur bleue, invisible à l’œil nu, a été détectée au bas du manteau de la déesse grâce à de nouvelles méthodes d'analyse. "Nous avons aussi retiré une collerette en plâtre, qui cachait une mèche de cheveux de la Victoire pour restituer son cou tel qu'il était au XIXe siècle", relève Ludovic Laugier.
Autre avancée: sept fragments, parmi la trentaine restés dans les réserves du musée, ont pu être intégrés, (quatre sur la statue et trois sur le bateau) dont un fragment représentant trois plumes qui viennent se placer sur la crête de l’aile gauche.
Pour financer ce chantier ambitieux, d'un montant de quatre millions d'euros, Le Louvre est parvenu à réunir un million grâce à une campagne de dons individuels lancée en fin d'année dernière sur internet et à laquelle 6.700 donateurs ont participé.