Des détecteurs de présence de véhicules bloqués sur les passages à niveau vont être testés à partir de mi-2015 et pourraient être mis en service en 2017, afin d'éviter les collisions, a-t-on appris lundi auprès de Réseau ferré de France (RFF).
Il y a deux semaines, nous vous parlions de Benito, un automobiliste de 82 ans percuté par un TGV alors qu’il traversait un passage à niveau à proximité d’un chantier. Pour ne plus que des accidents de la sorte n'arrivent, la SNCF a décidé de tester des détecteurs de présence de véhicules bloqués sur les passages à partir de mi-2015. Ils pourraient être mis en service en 2017.
Ces appareils radars doivent permettre, lorsqu'un véhicule est immobilisé sur un passage à niveau, d'en informer le train qui arrive, afin qu'il puisse s'arrêter avant l'accident, a indiqué à l'AFP le gestionnaire des infrastructures ferroviaires.
Le risque de collision pourrait être ainsi réduit de 80 à 90%. Ces détecteurs, actuellement développés en laboratoire, seront testés mi-2015 sur six passages à niveau (trois en Normandie et trois en Rhône-Alpes). L'objectif est qu'ils soient déployés à partir de 2017. "L'idée date des années 90, mais les technologies n'étaient alors pas assez perfectionnées", selon Christophe Piednoël, responsable de la communication de RFF. "Le système, s'il fonctionne bien, donne l'alerte. La seule limite est le temps", relève-t-il, en soulignant qu'il faut 1.000 mètres à un train lancé à 100 km/h pour s'arrêter.
Le développement de ces détecteurs est financé par RFF, qui ne communique pas le montant. En revanche, les coûts liés au déploiement sur l'ensemble du réseau seront partagés avec les collectivités locales. Ils n'ont pas encore été déterminés avec précision, car ils dépendront des technologies choisies. Ces détecteurs diffèrent des radars automatiques destinés à verbaliser les conducteurs qui ne respectent pas les limitations de vitesse à l'approche d'un passage à niveau, ou le franchissent alors que les barrières sont abaissées ou sur le point de l'être.
Une soixantaine de passages à niveau en sont équipés. Selon RFF, 99% des accidents sur les passages à niveau sont dus à un non-respect
du code de la route. Une quarantaine de secondes s'écoulent entre la fermeture des barrières et l'arrivée du train. Cette durée, variable selon les passages à niveau, est régie par la règlementation européenne, et dépend, notamment, de la vitesse de circulation sur la voie ferré. "Il ne faut pas que ce temps soit trop long, sinon cela incite à passer en chicane", notamment pour les deux-roues, commente Christophe Piednoël.
La France compte 15.000 passages à niveaux. On y a constaté 33 décès en 2012 et 29 en 2013, une mortalité divisée par deux en dix ans. Parmi les 360 passages à niveau signalés comme prioritaires en 2008, la moitié a été supprimée à ce jour.