Sur le marché immobilier en Ile-de-France, près d'un acheteur sur dix est étranger. La proportion est un record depuis 15 ans. D'après les notaires de Paris et d'Ile-de-France, cela s'explique par un retrait des acquéreurs français.
Sur le marché immobilier de l'Ile-de-France, près d'un acheteur sur dix est étranger, une proportion record depuis quinze ans, qui s'explique par un retrait des acquéreurs français, ont indiqué jeudi les notaires de Paris Ile-de-France.
"Les acheteurs étrangers, à 90% résidents, sont confiants dans la pierre française: ils n'ont jamais été aussi présents depuis 15 ans", a affirmé le notaire parisien Thierry Delesalle, lors d'une conférence de presse. "En fait, le volume de leurs transactions est resté stable, ce sont les Français qui eux, achètent moins. Par contraste, la proportion des étrangers augmente", a-t-il précisé.
Les particuliers de nationalité autre que française représentent 8,3% des acquéreurs à Paris et 11,2% en petite couronne, soit une moyenne 9,2% en Ile de-France, selon les notaires. Il y a quatre ans, ils ne représentaient encore que 6,3% des transactions, contre 7% pendant l'année 2000. Dans la capitale, les arrondissements où ils sont le plus présents sont le 7e, où ils génèrent 17,1% des transactions, le 4e (15,8%) et le 1er (15,7%), selon les chiffres des notaires.
Parmi acquéreurs étrangers, les plus présents sont les Italiens à Paris (17%), les Chinois en petite couronne (22,2%) et les Portugais en grande couronne (29%). A l'échelle de l'Ile-de-France, les acquéreurs étrangers les plus présents sont aussi les Portugais (15,2%).
Au premier semestre, 72.300 logements ont été vendus en Ile-de-France, contre 70.500 sur la même période un an plus tôt, soit une progression de 2%, dans un "marché toujours atone", selon les chiffres des notaires. "Cette amélioration est portée par le marché de l'ancien, (+5%) alors que celui du neuf cède 10%, les investisseurs manquant toujours à l'appel", commentent-ils.
De leur côté, les prix "ont globalement fait preuve de résistance, compte tenu de la faiblesse de l'activité", toutefois la tendance baissière tend à se renforcer, en particulier sur les maisons. A Paris, où le prix moyen au m2 s'établit à 8.120 euros le m2, "le marché connaît une baisse en pente douce depuis deux ans", a souligné Frédéric Dumont, notaire à Montreuil (Seine-St-Denis).
Si la tendance baissière se poursuit, ce prix devrait passer en deçà du seuil de 8.000 euros le m2 "d'ici la fin de l'année", selon les notaires franciliens. D'avril à juin, les transactions immobilières dans la capitale se sont étoffées, avec une hausse des ventes d'appartements anciens de 12% sur un an.
L'activité demeure toutefois inférieure de 11% comparé à la moyenne des dix dernières années à cette période de l'année, et de 26% comparé à une "période haute".