L'actrice joue sur scène des textes d'amour d'Edith Piaf, accompagnée d'un accordéoniste.
Accompagnée à l'accordéon par Lionel Suarez, Clotilde Courau ne chante pas, elle dit à haute voix les mots d'Edith. Ceux qu'elle a écrit pour les amours de sa vie. Cette correspondance, rendue publique en 2006 par la collectionneuse Anne-Marie Springer, a inspiré un spectacle à Clotilde Courau.
Le 27 octobre 1949, Edith Piaf perd l’amour de sa vie. Sept mois plus tard, elle se confie par écrit à son amant d’un mois, Tony Franck. Onze lettres ardentes où transparait une femme aimante et libre. Croyant en la vertu consolante de l’amour, elle demande à cet homme de l’aider à faire son deuil en l’aimant.
Au travers de cette correspondance à cœur ouvert, se révèle une Piaf inattendue. A ce moment si particulier de son existence et malgré les drames vécus, elle garde une foi intacte en la vie et un désir d’amour plus fort que tout. De confessions ardentes en préoccupation maternelle pour le petit Paul, pour son amie Momone ou pour Tony, Piaf apparaît, entre les lignes, telle qu’elle est : une énergie débordante, une âme généreuse, un cœur incapable de tiédeur. Et puis, sous ses mots simples, justes et sans artifices transparaît une vraie qualité d’écriture : « J’ai une de ces envies de te prendre dans mes bras, ta belle petite gueule sur mon cœur, et ta voix chérie, qui me caresse partout dans moi, mon Tony, mon beau Tony que j’aime. »
Capable de tous les élans, de tous les dévouements, Piaf n’attend qu’une chose en retour : l’amour d’un homme. Mais pas sûr que cet homme-là soit à la hauteur.
Accompagnée par l’accordéoniste Lionel Suarez, Clotilde Courau restitue avec sincérité et délicatesse, les tourments intimes de Piaf. Sans jamais chercher à l’imiter, elle lui prête ses yeux, ses mains, son sourire, sa voix tandis que la musique complice épouse merveilleusement ses états d’âme. Par ce dialogue inspiré, l’actrice fait vibrer en elle une nouvelle voix : celle d’une passionaria qui sut faire se côtoyer sa liberté de femme et la petite croix qu’elle portait au cou, la joie de vivre et le noir de sa célèbre petite robe de scène.
Voir le reportage de Jean-Noël Mirande
Piaf, l'être intime
Théâtre de l'Œuvre
55, rue de Clichy 75009 Paris