Les ventes de journaux papier se sont emballées cette semaine, portées par la vague de soutien à Charlie Hebdo, mais cette embellie dans une presse en crise pourrait n'être qu'un feu de paille, selon des experts.
Files d'attente devant les kiosques à journaux le jour du nouveau Charlie Hebdo, réimpression de Libération ou du Canard enchaîné, report sur d'autres titres: comme à ses grandes heures, la presse papier connaît un véritable engouement ces jours-ci. Jeudi 8 janvier, au lendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, la presse quotidienne nationale a vu ses ventes globales en kiosques bondir de 600.000 exemplaires pour un jour normal à 1 million, selon le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN).
Libération a quintuplé ses ventes ce jour-là, tandis que Les Échos et Le Figaro ont vendu deux fois plus que d'habitude. Le Parisien/Aujourd'hui en France (+ 50%) et même le quotidien sportif L'Équipe (+34%), qui avait aussi rendu hommage à Charlie Hebdo avec une caricature géante à la une, ont connu une hausse de leur diffusion en kiosques, selon le SPQN.
On lit Charlie mais on lit aussi Libé, Le Monde, Le Parisien. Depuis une semaine, les ventes de la presse quotidienne -pourtant en crise-s'envolent. Désir de comprendre, besoin de décryptage. Le papier fait figure de refuge. >> Un reportage de Maud de Bohan
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