Pour le socialiste François Kalfon, "il y a une forme de réparation entre François Hollande et l'opinion publique"

Samedi 17 janvier  François Kalfon, conseiller régional PS, et Pierre-Yves Bournazel, conseiller régional UMP, étaient les invités du 12/13 de France 3 Ile de France. Pour eux, l'unité nationale ne doit pas empêcher le débat démocratique. Ils ont également réagi aux propos de Malek Boutih. 

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Y aura-t-il un après 11 janvier dans la vie politique française ? L'élan national manifesté lors des marches du week-end dernier en hommage aux victimes du terrorisme peut-il durer ?

Pierre-Yves Bournazel, conseiller régional UMP d'Ile-de-France et François Kalfon, conseiller PS du même conseil régional, étaient invités de Samedi Politique sur France3 Ile-de-France pour en débattre.

Hollande enfin au niveau ?

Consensus sur la manière dont l'exécutif et François Hollande ont géré la crise.

"Je pense qu'on peut le dire sans langue de bois, il y a une forme de réparation entre l'opinion et François Hollande", juge François Kalfon. "Le chef de l'état a allié une certaine forme d'autorité dans les moments cruciaux et aussi de l'empathie envers toutes les victimes. Il a été en phase avec la population", poursuit ce spécialiste des études d'opinion au sein du PS.

Un constat que ne récuse pas l'UMP Pierre-Yves Bournazel même s'il le minore quelque peu. "Il a rempli sa mission, son devoir de chef d'état, et je m'en réjouis car on a traversé des moments extrêmement difficiles. Et il fallait que le chef de l'état puisse être en première ligne. Et c'est normal que face au terrorisme, il y ait une unité nationale", commente l'élu du 18 ème arrondissement.

Unité nationale jusqu'à quand ?

Cette unite nationale que les Français plébiscitent, peut-elle durer ? Et dans ce cas, est ce que ça ne va pas être difficile pour l'UMP de recommencer son travail d'opposition ? "L'unité nationale était necessaire pour répondre au terrorisme. Mais sur les grandes questions économiques et sociales qui traversent notre pays, il y a des divergences entre le PS et l'UMP. On va les exprimer parce que la vie va reprendre. Il va y avoir ce débat. On peut se respecter, mais il faut aussi debattre. Si nous pensons tous pareil, il n'y a plus de démocratie", répond Pierre-Yves Bournazel.

La discussion à l'assemblée nationale de la loi Macron à la fin du mois devrait permettre ce retour au quotidien de la vie politique. Un débat qui traversera également la gauche. François Kalfon est un proche des frondeurs du PS. Avant les vacances de Noël, ils prévenaient qu'ils ne voulaient pas voter ce texte. Cette intention est-elle toujours d'actualité ? Peuvent-ils se permettre d'affaiblir le gouvernement dans le contexte actuel ?

"Je ne crois pas à la durabilité de l'union nationale et est-elle souhaitable ? Certainement pas. Mais les Français attendent de la dignité sur les enjeux qui sont les nôtres", répond François Kalfon. "La fracture sociale appelle aussi des réponses. Et nous frondeurs, puisque vous parlez comme cela, nous attendons du gouvernement et de notre majorité que nous soyons à la hauteur des enjeux et que nous ne nous divisions pas plus que de raison sur des sujets comme celui-là", répond-il sans préciser qui devra mettre de l'eau dans son vin entre Emmanuel Macron et les frondeurs.

Boutih et les élus "compromis" avec les salafistes

François Kalfon est conseiller municipal de Melun. Pierre-Yves Bournazel lui est élu dans le 18 ème arrondissement de Paris. Ils ont réagi aux propos de Malek Boutih, député PS de l'Essonne qui tout au long de la semaine s'est exprimé dans les médias pour dénoncer les compromis qu'auraient engagés certains maires de banlieue avec les salafistes pour avoir la paix dans leurs villes.

"Si c'est vrai, il faut qu'il donne les noms" commente Pierre-Yves Bournazel. "Car s'il y a des élus corrompus avec le fondamentalisme, il vaut mieux savoir qui ils sont pour que les électeurs les sanctionnent très rapidement", ajoute-t-il.

Petite moue de François Kalfon. " Dans les quartiers, il est parfois difficile pour un maire ou un élu, qui n'est pas un fonctionnaire de la DGSI de distinguer un jeune de quelqu'un qui en plus sous couverture, va avoir un engagement salafiste. Mais, il y a effectivement des élus qui pour gagner des villes ou les garder ont eu des liens très forts avec des associations salafistes", reconnaît le conseiller régional PS. 



"Quand la République n'est plus là, quand les services publics ne sont plus là, quand il n'y a pas de travail, ceux qui sont en première ligne avec les bienveillants et avec les malveillants, ce sont les maires. Ce sont eux qui par la force des choses sont confrontés à ce type de problème", ajoute François Kalfon.

Petites répétitions pour la campagne des régionales

Pierre-Yves Bournazel en profite alors pour placer les propositions de sa chef de file en Ile-de-France, Valérie Pécresse, sur les questions de sécurité. "Faudrait pas que notre débat soit une sorte de petit vademecum où on cite Madame Pecresse le plus souvent possible. Sortons de la campagne électorale", attaque François Kalfon.

"Ce n'est pas parce que Monsieur Kalfon ne veut pas citer Jean-Paul Huchon que je n'ai pas le droit de citer madame Pecresse", répond Pierre-Yves Bournazel ironisant sur la rivalité entre Jean-Paul Huchon et Marie-Pierre de La Gontrie pour conduire la liste socialiste en Ile-de-France.

"Vous savez, je cite Jean-Paul Huchon et je vais même vous dire une chose. Je le soutiens. C'est un ami", lui répond l'élu socialiste de Seine-et-Marne.

On le voit le sentiment d'unité nationale aura bien du mal à tenir jusqu'en décembre prochain, date probable des prochaines élections régionales.





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