Il avait tué un homme qui le prenait pour un homosexuel

Il s'était dit atteint dans sa "dignité" et avait répondu à celui qui le prenait pour un homosexuel en le poignardant... L'homme était mort des suites de ses blessures. L'agresseur, lui, est jugé depuis aujourd'hui par la Cour d'assises du Val-de-Marne.

Les faits remontent au 14 avril 2010 dans une rue de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne): ce soir-là, un homme reçoit un coup de couteau au thorax. Il est pris en charge par les secours mais décède à son arrivée à l'hôpital, tandis que l'agresseur prend la fuite.  

Les expertises génétiques et les investigations conduisent les enquêteurs sur la piste d'une connaissance de la victime qui, après avoir donné des explications confuses, finit par reconnaître le meurtre. Le motif: la victime n'arrêtait pas d'insinuer qu'il était homosexuel. Au cours de l'instruction, l'accusé, un homme de nationalité turque, a toujours assuré être hétérosexuel, tout en reconnaissant avoir fréquenté des saunas et des clubs gays. Pour lui, l'homosexualité est une "maladie" et il conteste l'expertise psychologique décrivant "une passion homosexuelle pour la victime et un crime passionnel lié à un sentiment de trahison".

A l'ouverture de l'audience, l'accusé, qui s'exprime via un interprète, n'a pas souhaité faire de déclarations sur les faits. Les débats se sont portés sur la personnalité de cet homme, arrivé en France en 2008 pour rejoindre ses parents, et qui aurait eu en Turquie une relation de plusieurs années avec un homme, relation restée secrète pour ne pas "jeter le déshonneur sur sa famille", selon des éléments de l'instruction lus à l'audience. Son père a d'ailleurs affirmé au cours de l'enquête que si son fils était gay, il "mérite de mourir", l'homosexualité étant "incompatible avec la religion musulmane". 

En détention provisoire depuis 2011, l'accusé a été condamné en janvier 2014 à sept ans de prison pour avoir violé son codétenu, mais il affirme que cette relation était consentie. Le verdict est attendu jeudi. Il encourt trente ans de prison. 
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