Un total de 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés en France depuis le début de la guerre Israël-Hamas, a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Depuis de l'année 2023, Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis sont parmi les départements les plus touchés par ces actes.
Un total de 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés en France depuis le début de la guerre Israël-Hamas, et près de 600 interpellations, a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin."Il y a eu 1 518 actes ou propos antisémites", a dit le ministre, interrogé sur Europe 1. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur au nombre d'actes ou propos antisémites enregistrés (436) sur toute l'année 2022. "Ce sont essentiellement des tags, des insultes, mais il y a aussi des coups et blessures", a-t-il détaillé.
Ces actes ont donné lieu à "571 interpellations", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre. "Il y a des actes anti-musulmans supplémentaires, mais ce n'est pas à la mesure de ce que nous connaissons pour l'antisémitisme", a encore dit Gérald Darmanin. Il y a des "mosquées qui reçoivent des lettres de menaces de mort, des menaces d'attentat, de très nombreux propos anti-islam, y compris sur les plateaux de télévision", a-t-il encore dit, affirmant saisir l'Arcom ou "la justice".
Interrogé plus tôt sur RMC, un imam de la Grande mosquée de Paris, Abdelali Mamoun, a demandé "où sont" les quelque 1 500 "actes antisémites qu'il y a en France ?". "J'aimerais bien qu'on les dévoile pour que nous soyons solidaires" des juifs de France, a-t-il poursuivi. "Je ne dis pas que les chiffres sont faux mais ils ne sont pas dévoilés, pas apparents", a regretté cet imam de la Grande mosquée de Paris. S'il a assuré ne pas avoir de doute sur les données officielles, il a appelé à ne pas se "contenter" des "chiffres qui sont diffusés".
"Insinuations choquantes"
Gérald Darmanin a dénoncé sur le réseau X (ex-Twitter) des "insinuations très choquantes". Il a donné, en réaction, un détail des actes anti-religieux recensé par le ministère de l'Intérieur depuis le début de l'année. Depuis début 2023, il y a eu "1 762 faits antisémites, 564 faits antichrétiens et 131 faits antimusulmans".
Dans le détail, la nature des actes antisémites se répartit ainsi : 50% des actes "sont des tags, affiches, banderoles ("parmi lesquels des 'morts aux juifs'" ou "des croix gammées", 22% des menaces et insultes, 10% de faits d'apologie du terrorisme, 8% d'atteintes aux biens, 6% de comportements suspects, 2% de coups et blessures et 2% d'atteintes aux lieux communautaires.
Les départements les plus touchés sont Paris (11%), le Rhône et les Hauts-de-Seine (5% chacun), puis les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes et la Seine-Saint-Denis (4% chacun).
La mise au point de la Grande mosquée de Paris
Les propos d'Abdelali Mamoun ont fait réagir le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, qui s'est "inscrit en faux" contre ces paroles."L'imam Abdelali Mamoun n'est pas le porte-parole de la Grande mosquée de Paris et (...) s'exprime dans les médias à titre personnel. Ses propos ne suivent aucune directive de l'institution", a souligné le recteur dans un communiqué.
"La Grande mosquée de Paris ne nie pas, ne minimise pas et ne relativise pas l'ensemble des actes antisémites survenus en France ces dernières semaines, et a une confiance totale dans les chiffres diffusés par le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer", a-t-il ajouté.
Ce matin, des insinuations très choquantes ont été tenues par un invité de RMC. Je les réprouve totalement.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 14, 2023
Je remercie la Grande Mosquée de Paris pour les éclaircissements donnés et pour s'être inscrit en faux dans la minimisation des actes antisémites qui touchent la France.…
L'institution "déplore vivement la recrudescence des actes antisémites et la condamne totalement", selon son recteur. "Je remercie la Grande mosquée de Paris pour les éclaircissements donnés et pour s'être inscrit en faux dans la minimisation des actes antisémites qui touchent la France", s'est félicité Gérald Darmanin sur X. Chems-eddine Hafiz précise s'être entretenu avec l'imam et que ce dernier lui a fait part de "'son regret d'avoir été très confus', alors qu'il n'entendait pas 'remettre en cause les chiffres alarmants des actes antisémites en France'".
Un total de 330 enquêtes ont été ouvertes pour actes antisémites et apologie du terrorisme depuis le 7 octobre, avait-on appris lundi auprès de la Chancellerie.