Environ 150 personnes étaient rassemblées ce samedi pour dire non aux violences policières à Argenteuil.
Le rendez-vous était prévu sur la dalle où Amine, 14 ans a été victime du flashball, mais c'est finalement devant la sous-préfecture que la manifestation aura lieu faute d'autorisation.
Beaucoup de personnes étaient venues pour exprimer leur colère contre les violences policières gratuites. Les familles de victimes, des associations et des riverains étaient réunis pacifiquement.
La tante d'Amine, présente, ne comprend pas pourquoi un soir de 14 juillet, un adolescent qui sort de la mosquée, soit visé par un tir de flashball. "Il est comme tous les jeunes, à 14 ans on a le droit de vivre".
Interview de la tante d'Amine et de Laeticia Nonone, présidente de Zonzon 93
Le Défenseur des droits a soutenu jeudi la solution du lanceur de balles 40/46 pour remplacer le Flash-Ball Superpro, réaffirmant que cette arme utilisée pour disperser des attroupements et riposter à une agression était "dangereuse" et "très imprécise". "Il est plus prudent et plus conforme au droit de suspendre, de supprimer l'utilisation de cette arme de force intermédiaire et au contraire d'essayer d'aller davantage
vers le lanceur de balles de défense 40-46 qui lui a une visée électronique, qui est beaucoup plus précis, qui s'utilise à plus grande distance", a déclaré Jacques Toubon sur France Inter.
Une semaine après la plainte d'un adolescent blessé aux testicules par un tir de Flash-Ball à Argenteuil (Val-d'Oise), le Défenseur des droits a réclamé dans un avis publié mardi un moratoire sur l'usage de ce lanceur de balles en caoutchouc et recommandé son interdiction lors des manifestations. Il faut, selon lui, que les forces de l'ordre "soient beaucoup plus conscientes de la dangerosité de cette arme et que les prescriptions pour les utiliser, par exemple la distance minimum, soient beaucoup plus précises".
Dans le cadre de manifestations, "l'imprécision de cette arme lui donne un caractère extraordinairement dangereux". L'agent qui l'utilise peut "viser l'épaule et toucher l'oeil, ce qui est le cas de beaucoup d'affaires que nous avons", a-t-il fait valoir.
Jacques Toubon a précisé qu'il ne demande pas un "désarmement" ou une "police à mains nues", soulignant que la France dispose "du plus grand éventail d'armes de force intermédiaire".
Le ministère de l'Intérieur a toutefois exclu un moratoire pour l'instant, estimant qu'il serait "contre-productif et pourrait avoir des conséquences dangereuses".