Mercredi 31 août est la date de clôture des candidatures à la primaire d'EELV pour la présidentielle. Quatre candidats sont sur les rangs: Cécile Duflot, Yannick Jadot, Karima Delli et Michèle Rivasi. Comment se répartissent leurs soutiens en Île-de-France ?
Ce n'est pas la primaire dont on parle le plus, mais ce n'est pas la plus inintéressante.
Celle d'Europe-Ecologie. Une primaire ouverte à tous qui se tiendra courant octobre. Quatre candidats sont en lice : Cécile Duflot, Yannick Jadot, Karima Delli et Michèle Rivasi. Comment se répartissent leurs soutiens en Île-de-France, région qui conserve un électorat écologiste important même s'il a un peu diminué ces dernières années ?
Cécile Duflot, le choix de la notoriété
"Je vise l'efficacité. Ce n'est pas une question de ligne politique, même s'il y a des nuances entre les candidats", explique Yves Contassot. "C'est la plus crédible car elle a eu une expérience ministérielle et qu'elle couvre l'ensemble des sujets", poursuit le conseiller de Paris.
"Il faut être pragmatique", ajoute Pierre Serne. "Ça va être une élection très compliquée pour EELV y compris pour obtenir les 500 signatures. Il faut donc jouer sur des valeurs sûres et des personnes connues du grand public et ne pas se faire plaisir avec des candidatures certes sympathiques mais qui n'ont d'existence que dans notre microcosme et ne répresentent pas grand chose", explique le conseiller régional d'Île-de-France.
Il estime que Cécile Duflot "a beaucoup à perdre dans cette aventure présidentielle" mais qu'à partir du moment où le parti a décidé de présenter un candidat pour exister dans le débat "ce doit être elle".
Yannick Jadot : un profil à la Hulot
"Yannick Jadot peut représenter un nouveau visage et incarner l'écologie politique. Il vient du milieu associatif. Il a un profil qui peut nous réconcilier avec l'électorat", explique Christophe Najdovski qui balaie l'argument de la notoriété. "Une campagne présidentielle ça fait la notoriété. Dans les circonstances actuelles, une candidature vierge me semble plus interéssante. Cécile sera toujours renvoyée à des questions sur ses relations avec Hollande ou Valls", commente l'adjoint aux transports de la mairie de Paris.
Bref Duflot trop politique voire trop politicienne, c'est l'argument avancé par Yannick Jadot qui évoque sa candidature comme "une prise de distance d'une tournure très politicienne du mouvement écologiste". Jadot qui se présente en profil à la Hulot. "Les gens du milieu associatif me disent après le retrait de Nicolas Hulot que c'est moi qui pourras les rendre fiers d'être écologistes", témoigne Yannick Jadot au téléphone. "L'enjeu de cette primaire est de savoir quel est le meilleur porte-drapeau de la famille écologiste pour la rassembler et la réconcilier avec les électeurs", ajoute-t-il se proposant de rendre "l'écologie politique plus aimable".
Et pour cela, il en appelle aux origines d'Europe-Ecologie, dont il fut un fondateur, rappelant, "même si on ne fera pas les choses à l'identique", l'excellent score de la liste EELV en Ile-de-France aux européennes de 2009 (20%). Les partisans de Cécile Duflot soulignent que cette dernière conduisait la liste aux régionales de l'année suivante dans la région parisienne avec également un très bon score (16,5 %). Ils notent également que Yannick Jadot souhaitait à l'origine une primaire commune à toute la gauche, sous-entendant qu'il est trop proche du PS.
Karima Delli et Michèle Rivasi : les outsiders
Elle dit avoir le soutien de figures associatives d'Île-de-France mais ne veut pas encore les révêler. Côté politique, elle a le soutien d'anciennes gloires d'EELV comme Yves Cochet ou Alain Lipietz.
Le vote francilien déterminant
Il s'agit d'une primaire ouverte à tous. Le vote se fera à la fin octobre par correspondance postale. Il faudra acquitter la somme de cinq euros. Un montant supérieur à celui des autres primaires car, ses organisateurs tablent sur environ 10.000 votants. Beaucoup seront issus de la région parisienne, selon le conseiller régional d'Île-de-France, Julien Bayou, un des organisateurs du scrutin. "L'Île-de-France c'est déjà un tiers des adhérents d'EELV. Avec les sympathisants, je ne serais pas surpris que la moitié des suffrages viennent de la région parisienne", poursuit-il, sans savoir "si cela peut avantager un candidat plus qu'un autre".Les candidats se réuniront lundi pour déterminer les modalités de cette primaire dont le principal enjeu va être de se faire une petite place dans le compte-rendu médiatique de cette pré-campagne présidentielle.