5G : ces élus et riverains qui ont peur pour leur santé

Face aux incertitudes liées à cette nouvelle technologie, le maire de Yerres (Essonne), a décidé d'interdire le déploiement des antennes 5G.

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Derrière la promesse d'une avancée technologique importante, la 5G cache-t-elle un futur scandale sanitaire ? Olivier Clodong, maire (DVD) de Yerres dans l'Essonne, fait partie de ces quelques élus franciliens à avoir fait voter par le conseil municipal un moratoire sur le déploiement de cette technologie.

"Le rôle d'un maire est de protéger ses administrés, notamment sur les questions sanitaires. L'objectif de ce moratoire est d'interdire toute installation d'antennes 5G dans les mois qui viennent, au moins jusqu'à la publication du rapport de l'Anses qui est attendu pour l'été 2021 et qui devrait nous en dire plus sur l'innocuité ou sur la notion de danger de ces antennes", détaille-t-il.

Sans nier les bénéfices que pourraient retirer les entreprises de cette technologie, cet élu invoque ainsi "un principe de précaution" et affirme faire "le choix de la sécurité sanitaire".

Les questions soulevées par l'Électro-Hypersensibilité

Car derrière cette innovation se cache une problématique épineuse : l'Électro-Hypersensibilité (EHS). Un trouble dont Ève Chiffre déclare être atteint. Cette habitante de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne affirme souffrir de migraines, de vomissements jusqu'à sept jours lorsqu'elle est en présence de téléphones portables.

"On a acheté une maison pour pouvoir construire et ne pas être mitoyen. Et j'ai blindé tous les murs avec ce matériau qui est une moustiquaire en aluminium qui a la particularité de casser la fréquence grâce à sa maille, casser la fréquence de la wifi", raconte-t-elle.

Selon Marc Arazi, ancien médecin, président de l'association "Alerte Phonegate" et auteur du livre Phonegate, les cas sont légions en France. "Notre agence national de sécurité sanitaire (Anses, ndlr) a montré dans son dernier rapport de 2019 qu'il y avait une multiplication de 4 et plus des cancers du cerveau les plus graves, les glioblastomes. Aujourd'hui, près de 3 millions de Français sont concernés par le phénomène d'électro-hypersensibilité."

Pas de "critères de diagnostic de l'EHS validé"

Mais cette même agence, dans un rapport datant de 2018, se déclare beaucoup plus prudente sur ce mal. "Tout d’abord, il n’existe pas, à ce jour, de critères de diagnostic de l’EHS validés, et il résulte de l’expertise que la seule possibilité pour définir l’EHS repose sur l’auto-déclaration des personnes", expliquent les auteurs du document.

Ces derniers reconnaissent "les douleurs et la souffrance […] exprimées par les personnes se déclarant EHS" et "correspondent à une réalité vécue, les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face". Mais après 4 ans d'enquête, les 40 experts indiquent ne pas être en mesure de mettre "en évidence de lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant EHS et leur exposition aux ondes électromagnétiques".

Deux décisions judiciaires sont venues bousculer la jurisprudence et avancent une timide reconnaissance vers la caractérisation de ce trouble en maladie. La première, rendue par le tribunal des affaires de sécurité sociale de Versailles en septembre 2018 avait reconnu comme un accident du travail le malaise d’un salarié lié à son électro-hypersensibilité.

En janvier 2019, c'est le tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui a ainsi enjoint l’organisme public employant un technicien de recherche de reconnaître son Électro-Hypersensibilité (EHS) comme étant "imputable au service". Mais ce dernier "travaillait à proximité immédiate d’un spectromètre de masse isotopique et dans ce cadre, il a été exposé de façon continue à des champs électromagnétiques".

Reste à savoir si le déploiement de ces nouvelles antennes est vraiment effectif. Dans une enquête d'UFC Que-Choisir, l'association de consommateurs alerte sur le manque de transparence des opérateurs.

Car "si la nouvelle fréquence mobile 3,5 GHz est en mesure des proposer des débits très sensiblement supérieurs à ceux de la 4G, il n’en est pas de même pour les autres fréquences utilisées ou en passe de l’être, à savoir les fréquences 700 MHz et 2100 MHz. Jusqu’alors utilisées en 4G, ces fréquences ne sont pas de nature à offrir des débits sensiblement plus importants une fois configurées en 5G", explique l'association.

Le déploiement de la 5G pourrait donc être une aubaine pour les opérateurs de vendre des forfaits plus chers avec un service équivalent à ceux proposés aujourd'hui.

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