Sur le plateau de Saclay, pôle scientifique français en construction au beau milieu des champs de l'Essonne, une quarantaine de scientifiques, enseignants, chercheurs, ingénieurs réclament l'abandon du projet de ligne 18 du métro du Grand Paris, au nom de l'environnement et de l'aménagement durable
C'est sans doute l'exemple type des contradictions dans lesquelles notre époque s'enlise fréquemment. A Saclay, dans l'Essonne, où se construit rapidement "le pôle scientifique français de demain", voulu depuis plus de 10 ans par les gouvernements successifs, une polémique qui n'est pas dérisoire commence à prendre forme.
Pas de ligne de super-métro
Une quarantaine de scientifique, des chercheurs, des enseignants, des ingénieurs, ont entamé une démarche, avec lettre ouverte et appel à soutenir, pour réclamer un aménagement du plateau de Saclay respectueux de sa valeur écologique et de ses habitants. Une démarche qui les conduit à demander l'arrêt de la construction de la ligne 18 du Grand Paris Express (qui doit desservir le plateau) et l'abandon de l'accueil de l'Exposition Universelle de 2025.
La future ligne 18 du super-métro Grand Paris Express est un élément clef du projet de pôle scientifique majeur voulu par les pouvoirs publics pour Saclay. L'achèvement de la ligne est prévu pour 2024. Du moins sur le papier. Et un grand nombre des scientifiques concernés par la création de ce pôle scientifique attendent cette ligne avec impatience.
Du développement dans la sobriété
Mais aujourd'hui donc, un autre groupe de scientifiques, tout aussi légitimes et concernés, réclament un arrêt des projets "Ligne 18" et "Expo universelle" au nom de l'environnement, de la préservation des terres agricoles, au nom d'un développement qui devrait être plus sobre et plus inscrit dans le temps.
Ces scientifiques, qui dénoncent un gâchis écologique et financier et une fuite en avant technoscientifique, s'adressent dans une lettre à Cédric Villani, député (LRM) de l'Essonne, mathématicien, à Valérie Masson-Delmotte, climatologue et présidente d'un groupe du GIEC et enfin au Premier ministre Edouard Philippe.
Ils lancent, dans le même geste, un appel à les rejoindre dans leur démarche. De quoi "refroidir" certains enthousiasmes à l'oeuvre dans le projet du plateau de Saclay. Norbert Cohen et Floriane Olivier
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