Le tribunal correctionnel d'Évry juge à partir de ce mercredi un sexagénaire accusé d'avoir escroqué près de 40 personnes pour 7 millions d'euros. Il leur promettait de juteux placements qu'il rémunérait avec l'argent de nouveaux clients.
Grâce à sa carrière à la Société Générale de Savigny-sur-Orge (Essonne), François Gibiot, 60 ans, avait réussi à gagner la confiance de ses anciens clients. Il leur proposait des taux d'intérêts très alléchants. Des faux placements rémunérés grâce aux sommes que lui confiaient de nouveaux clients, selon la technique pyramidale dite de Ponzi. Il s’agit de la même méthode utilisée par Bernard Madoff, condamné en 2009 aux États-Unis à 150 ans de prison.
Il crée son propre cabinet de conseil en patrimoine et commence à escroquer ses premières victimes en 1996. Francois Gibiot est arrêté en 2009 après plusieurs plaintes de clients qui ne parvenaient pas à récupérer les sommes confiées à ce faux conseiller.
Selon l'accusation, le montant total de cette escroquerie s'élève à 7 millions d'euros. Le préjudice serait nettement moins élevé, affirme la défense. Une somme principalement dépensée dans l’immobilier. Il a avoué aux enquêteurs le remboursement d’un prêt conclu avec son épouse pour un appartement au bord de la mer, l’achat d’un appartement pour une de ses maîtresses, l’acquisition d’une maison et la construction d'une piscine pour une autre, un fonds de commerce pour chacune, et un appartement pour le frère de l'une d'elles.
Poursuivi pour fraude fiscale, car il n'avait pas déclaré l'intégralité de ses revenus, François Gibiot avait dénoncé au fisc certains de ses clients depuis sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis, où il a été détenu pendant neuf mois.
Son procès doit s'achever vendredi.
>> Voir le reportage de Fernando Malverde et SZYMANSKI Josiane