Depuis 10 jours, des éboueurs du SIVOM, l'organisme qui collecte les ordures sur une quinzaine de communes situées dans le Val-de-Marne, l'Essonne et la Seine-et-Marne, font grève contre la réforme des retraites et une meilleure valorisation de leur travail.
L'année dernière, Nathalie, contrôleuse-trieuse à la déchèterie de Moissy-Cramayel et syndiquée FO, a obtenu une augmentation : 20 euros par an. Depuis 10 jours, comme 25% de ses collègues, elle fait grève.
Multiplication de pannes d'engins surutilisés, pénibilité du travail ou salaires faibles, les raisons de la colère sont nombreuses. "Quand on demande aux gens de travailler 64 ans, quand vous montez/descendez d'un camion beaucoup de fois dans la journée, ce n'est possible (la pratique du "flipper" dans leur jargon, ndlr). À la propreté urbaine, ils portent des souffleurs, peuvent se faire renverser parce qu'ils sont en bord de route. Et au niveau des déchetteries, les poids sont énormes", raconte-t-elle.
Déchetteries fermées
Le SIVOM, un syndicat intercommunal qui régit la collecte et le tri des déchets dans 15 communes du sud-est de Paris situées dans trois départements (Val-de-Marne, l'Essonne et Seine-et-Marne), emploie 200 salariés (hors cadres).
Depuis le début de la grève, trois déchetteries sur quatre sont fermées. Les collectes ne sont, pour l'instant, pas perturbées, mais les non-grévistes doivent faire 2 ou 3 collectes par jour contre une habituellement.
Les grévistes vont-ils pouvoir tenir leur mouvement dans la durée ? Jeudi, ils rejoindront les éboueurs parisiens dans le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites. Ils ont aussi lancé une collecte en ligne pour constituer une caisse de grève. Elle a déjà atteint les 6 000 euros.