Candidat Ensemble autour de Saclay, Paul Midy est passé par l’UMP mais aussi par des entreprises comme Frichti et McKinsey avant de soutenir Emmanuel Macron. Dans la 5e circonscription de l’Essonne, il fait notamment face à l’ex-marcheur Cédric Villani.
Ancienne figure des Jeunes Pop’ à l’époque du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il dit avoir "toujours été très centriste". Les dimanche 12 et 19 juin, Paul Midy tentera d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale pour Ensemble, la coalition qui soutient le président de la République. Le candidat, qui a rejoint les marcheurs en 2019, a été nommé directeur général adjoint de LREM en mars 2019, avant de devenir directeur général du parti en 2020.
Né à Fontainebleau (Seine-et-Marne), ce polytechnicien de 39 ans a réalisé la majorité de sa carrière dans le privé. Passé par le cabinet de conseil McKinsey de 2007 à 2014, il a par la suite travaillé chez Jumia (l’"Amazon africain"), avant de diriger la start-up de livraison de repas Frichti. Entretien avec le candidat, qui se positionne "comme un fervent soutien d'Emmanuel Macron".
Sur quelles thématiques comptez-vous axer votre campagne ?
Paul Midy : D'abord, je défends le projet qu'Emmanuel Macron a présenté à la présidentielle, et sur lequel il a été élu. Après, il y a deux thématiques que je suis en train de pousser, et qui résonnent avec mon histoire et ce que ce territoire représente pour moi.
Le première, c'est l'émancipation personnelle. Je suis arrivé il y a 20 ans sur le plateau de Saclay, quand j'étais étudiant à l'École polytechnique. J'ai créé ma première boîte à Orsay : une entreprise de service informatique. J'ai aussi été professeur à Polytechnique, et aujourd'hui je suis à Gif, dans la vallée. J'ai essentiellement une carrière d'entrepreneur. Saclay, c'était un peu pour moi le territoire de tous les possibles, et je voudrais que ça soit le cas pour tous. Avec le cluster d'innovation Paris-Saclay, on a l'excellence de l'éducation, de la technologie, des start-ups et de la recherche. Et on ne peut pas avoir cette excellence-là avec ces investissements massifs, et des gens qu'on laisse au bord du chemin, qui ne trouvent pas de formation ou d'emploi.
La deuxième thématique, c'est l'écologie. On a un territoire très représentatif des tensions et des enjeux qu'on a au niveau mondial. Sur le plateau de Saclay, ce sont des terres agricoles, et on a développé ce cluster d'innovation avec des constructions. On retrouve là la tension entre le développement scientifique, économique et social, et puis le sujet de la transition écologique. Avec, en particulier ici, le fait de sanctuariser nos terres agricoles. Si je suis élu à l'Assemblée nationale, je serai le député qui fera en sorte de conserver l'équilibre collectif qui a été trouvé autour de la "ZPNA" : la zone de protection naturelle agricole et forestière. C'est le seul territoire qui a une loi de ce type, pour préserver nos terres tout en gardant ce cluster d'innovation au niveau mondial.
Au fil de votre parcours dans le privé, vous êtes passé chez McKinsey. Alors que le groupe est soupçonné de fraude fiscale et que le recours des pouvoirs publics aux cabinets de conseil fait polémique, comment défendez-vous votre CV ?
Cette affaire ne me concerne pas du tout. C'était mon premier job après l'école, j'ai quitté cette entreprise il y a plus de huit ans. Les gens ne m'en parlent pas, parce que ça ne les intéressent pas. Il n'y a d'ailleurs que quelques journalistes qui m'ont parlé de ce sujet. Je veux mettre au service de nos concitoyens les qualités d'entrepreneur que j'ai acquises dans le privé, en développant et dirigeant plusieurs entreprises. Que ce soit la toute première que j'ai créée, avec trois personnes pendant 10 ans, ou les plus grandes entreprises que j'ai gérées : Frichti par exemple au niveau national, ou Jumia qui est devenue une licorne du commerce à l'international. Une licorne, c'est une entreprise valorisée à plus d'un milliard de dollars. Je veux mettre au service de mes concitoyens les qualités de quelqu'un qui a mis les mains dans le cambouis, qui mène des projets et qui travaille en équipe.
Aux législatives, vous faites notamment face à Cédric Villani, ancien candidat à la mairie de Paris. Lors des municipales parisiennes, vous étiez directeur de campagne pour Benjamin Griveaux puis Agnès Buzyn. Comment abordez-vous ce "match retour" ?
Pour moi, il n'y a pas de match retour. Il n'y a aucun rapport, je n'étais pas candidat à l'époque. Lui était candidat dissident. Ce qui m'intéresse, ce sont les élections législatives. Ce qui est très clair, c'est qu'on défend deux projets radicalement différents. Moi, je suis le candidat d'Emmanuel Macron. Et lui, le candidat de Jean-Luc Mélenchon. Les électeurs jugeront, mais pour ceux qui sont pro-européens, je pense que c'est plutôt pour nous qu'il faut voter. Jean-Luc Mélenchon, c'est la sortie de l'Europe et de l'Otan. C'est la complaisance avec Poutine. Dans la situation dans laquelle on est en ce moment, avec la guerre en Ukraine, c'est un projet auquel je suis radicalement opposé. Les électeurs auront le choix, et pourront décider en conscience.
Dans la 5e circonscription de l’Essonne, se présentent :
- RASSEMBLEMENT NATIONAL : Christophe Debon
- DIVERS GAUCHE : Benoît Odille
- ENSEMBLE : Paul Midy
- DIVERS DROITE : Anne-Christine Poisson
- RECONQUÊTE : Denise Barbarat
- DIVERS EXTRÊME-GAUCHE : Didier Paxion
- NUPES : Cédric Villani
- DROITE SOUVERAINISTE : Marc Ronfard-Haret
- LR : Michel Bournat