Des dizaines de salariés de Carrefour se sont réunis à Massy, devant le siège du groupe, ce jeudi 7 décembre. Le motif de leur rassemblement, leur inquiétude devant un plan de licenciement massif au sein de l'entreprise. Ils redoutent que 5.000 postes soient supprimés.
Ils sont venus des quatre coins de l'Hexagone. Tous sont des salariés de Carrefour. Caisse, logistique, employés de Bretagne ou de l'Eure-et-Loir, c'est d'ailleurs la première fois que des collaborateurs de toutes les entités du groupe sont ainsi représentés.
Trois ans que le leader français de la distribution peine à consolider son activité. La stagnation du chiffre d'affaire concerne la plupart des sociétés à l'exception d'internet, raison pour laquelle Alexandre Bompart envisage un bouleversement de l'organisation, tout cela dans un contexte de pressions exercées par le management selon les salariés.
"Vous avez des objectifs de 21 articles par minute et on vous demande de faire plus, d'accélérer la cadence; aider le client et trouver des méthodes pour que le passage en caisse passe vite et qu'on en fasse plus", explique une salariée interrogée.
Grosses pressions au travail
Un autre raconte les pressions dans son travail : "Je travaille aux fruits et légumes, et cela va au-delà de cela, il y a du harcèlement moral, jusqu'aux tentatives de suicide. On a une salariée qui en a récemment fait une."
Pour le syndicat CGT, cela ne fait aucun doute. Des milliers d'emplois pourraient être supprimés dans les prochaines semaines. "On a un PDG qui arrive pour dépecer le groupe, restructurer l'ensemble des entités qui le composent dont les hypermarchés. On a aussi entendu parler de l'automatisation des entrepôts, du rachat et de la vente de petits supermarchés en région périurbaine. Il y a énormément d'inquiétudes chez les salariés aujourd'hui", affirme Franck Gaulin, délégué national Carrefour hypermarché.
La direction de Carrefour nie tout projet de licenciement collectif. L'annonce précise sera faite le 23 janvier prochain.