La présidente de la Région Île-de-France a annoncé vouloir doubler les effectifs des "brigades régionales de sécurité" (BRS), ces agents recrutés pour venir "apaiser les tensions" à la demande des chefs d'établissements.
"Il y a actuellement 50 policiers, nous allons monter à 100 agents de sécurité régionaux qui vont pouvoir être déployés par brigade de 5 à chaque fois qu'il y a une suspicion, une angoisse, une situation tendue dans un établissement", a déclaré ce lundi matin Valérie Pécresse lors d'une visite du lycée Louis Armand de Yerres (Essonne).
Une annonce qui fait suite au meurtre vendredi 13 octobre de Dominique Bernard, un professeur de français qui enseignait au lycée Gambetta à Arras et alors que des hommages sont rendus à Samuel Paty, assassiné il y a 3 ans jour pour jour.
Pas de détecteurs de métaux
Selon Valérie Pécresse, "oui, on a déployé de la vidéoprotection, oui, il faut encore travailler sur la sécurité périmétrique, c’est-à-dire le renforcement des clôtures, des portiques d'accès, des sas. On a dépensé 140 millions d'euros en 6 ans sur cette sécurité, mais rien ne remplace la présence humaine".
Plus polémique, la présidente de la région a indiqué qu'"en attendant ce recrutement, nous allons faire appel à la sécurité privée, à des maîtres-chiens" mais qu'ils seraient déployés "pour sécuriser les abords des lycées" et non à l'intérieur des établissements (ce que peuvent faire les agents des BRS). "Les personnels de ces brigades ont pour mission de soutenir, protéger, sécuriser les établissements qui en font la demande", et "le chef d'établissement formule une demande d'intervention", précise le site de la région Île-de-France.
"12% de hausse des faits de violences dans les établissements"
De récentes violences ont touché certains établissements franciliens, notamment des attaques au mortier dans des lycées de Colombes ou de Meudon (Hauts-de-Seine). "En Île-de-France, nous avons eu 12% de hausse des faits de violences dans les établissements", avance Valérie Pécresse pour qui "certains établissements sont soumis à des situations plus délicates. Soit par l'import du conflit israélo-palestinien dans l'établissement avec des soupçons de radicalisation d'élèves. Soit avec des situations de rixe chronique parce que guerre de quartier, rivalité de bandes", comme en Essonne.
La présidente de la région a réfuté vouloir faire installer des détecteurs de métaux aux portes des lycées franciliens car "cela ne sert à rien" mais vouloir développer des "sas d'entrée", c’est-à-dire une double entrée dans les établissements pour pouvoir "fermer les portes lorsqu'il y a un risque d'intrusion".
Par ailleurs, une expérimentation est en cours au lycée Louis Armand où une brigade de sécurité régionale est déployée sur le long terme pour éviter de nouvelles rixes.