Monnerville est un petit bourg du 91. De vieux corps de ferme se juxtaposent à des maisons de ville, à même la route principale. Les rares services publics ont disparu, comme les commerces. Etat des lieux d’une commune où la voiture est devenue essentielle pour tout !
Bourg à cheval entre la région parisienne et l'Orléanais.
Rien, où presque, dans le centre ville, si ce n’est de vieux corps de ferme, juxtaposés à des maisons de ville à même la route principale.
Les rares services publics ont disparu. Ainsi que les commerces de proximités.
Un arrêt au beau milieu des champs.
Par le rail, la gare de Paris-Austerlitz est à, à peine, ¾ d’heures.
Au mieux, 6 trains par jour en semaine
Sur le quai, personne.
Normal : il est 10h.
Le prochain TER pour la capitale ne passe pas avant la fin de l’après-midi.
Le matin, le choix se résume au train de 7h12 et 8h22.
En semaine, il ne faut guère espérer plus de 6 trains pour se rendre à Paris.
En contre-bas, coincé entre la plaine céréalière et la gare, un minuscule parking saturé de voiture.
La capitale est 61 km. Ici, le stationnement est gratuit.
Une gare, une école
Monnerville a donc 1 arrêt SNCF mais aussi une école de 25 élèves.
Une classe sauvée, in extremis, à la faveur d’un regroupement scolaire.
Premier constat : les rues sont désertes, les portes demeurent muettes.
Après une heure de promenade, on ne croise pas grand monde.
Si ce ne sont des voitures et des camions.
Et attention aux poids lourds. Ils ont une facheuse tendance à raser les murs.
Ici, sans voiture, point de salut !
A Monnerville tout a fermé au fur et à mesure que les années ont passé.
Il n’y plus ni bureau de poste, ni hôpital, ni médecin, ni commerce.
Donc, pour relier le premier service public du canton : l'autocar.
Plus rien, exception faite d’un automate rouge,
qui trône au milieu de la ville.
Il s’agit d’un distributeur automatique de pain.
1,20 euros la baguette. Soit 30 centimes de plus qu’en boulangerie.
Mais au moins ça évite de faire 15 minutes de voiture jusqu’à la boulangerie la plus proche. Jean-Pierre Beljambes, maire (SE) de Monnerville
Alors si l'on n'a pas de voiture, il reste... l'autocar !
En semaine, il y en a une petite dizaine de départ de Monnerville.
Etampes, Méréville, Angervilles…
On peut se rendre aux 4 coins du canton.
A condition, bien sur, de ne pas être pressé.
Feu le bureau de poste
Un peu plus loin dans le bourg, sur un trottoir un peu étroit, l'ancienne poste. Elle a fermé il y a quelques années.
Aujourd'hui pour se rendre dans un bureau de poste il faut s'y rendre en voiture !
"Ca c’était le bureau poste, il a fermé progressivement" déplore le maire.
"Nous avons récupéré les murs que nous mettons en location. C’est devenu un appartement".
200 mètres plus loin, même scénario devant l’ancien café.
On y trouvait les journaux, les timbres, tout ce qui permet de dépanner.
C’était le seul et unique commerce de la commune. Il a fermé en 2017.
Les propriétaires sont parties à la retraite, aucun repreneur n’a candidaté : c’est mon plus grand regret.
Le logement locatif a tout remplacé !
Comme dans beaucoup d'autres communes similaires à Monnerville, les services publicset les commerces de proximitésont progressivement, tous, été remplacés par du logement locatif.
Mieux ! Ici devenir propirétaire n'est pas un rêve innacessible.
Dans les centres urbains environnants les prix de l’immobilier sont tels que les petits bourgs, comme celui-ci, attirent les familles modestes, mais pas que.
Les classes moyennes de la Grande Couronne aussi et de jeunes couples qui rêvent de famille.
D'une maison, avec un jardin, un toboggan, une balançoire
ou mieux encore, un trampoline.
Un tel projet vous en coutera moins de 200 000 euros.
Et sans travaux de renovation qui plus est !
"A Monnerville, on trouve de quoi se loger dignement et à bas prix" conclut Jean-Pierre Beljambes.
Ici on peut, en effet, se loger à bas prix. Mais loin de tout.
Tout dépend du prix que l'on veut y mettre. Et, il ne se calcule pas forcement en monnaie sonnate et trebuchante.