À partir de ce mercredi, Transilien SNCF Voyageurs lance une opération solidaire dans 35 gares en Île-de-France. L'organisme propose des ateliers pour apprendre à réparer son propre vélo. Une initiative qui entend sensibiliser sur la question du réemploi pour les personnes en situation d'insertion.
"L'idée est que les cyclistes viennent avec leur vélo et le réparent avec notre aide". Pour Ambre Arnold, coordinatrice technique du chantier d'insertion Solicycle, la mécanique vélo est un travail d'équipe et une affaire de solidarité. Son chantier d'insertion porté par l'association Etudes et Chantiers IDF participe aux Ateliers Vélos Solidaires lancés ce 3 mai dans plusieurs gares d'Île-de-France à l'occasion du mois de "Mai à Vélo".
Ce mercredi, la SNCF lance par le biais du Transilien des ateliers solidaires de réparation de vélo dans 35 gares franciliennes. Dans tous les départements de la région, les cyclistes peuvent venir avec leur vélo pour bénéficier de l'aide d'associations spécialisées en mécanique.
Au total, 308 ateliers d'autoréparation seront proposés à Paris mais également dans plusieurs villes de l'Essonne, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis ou encore du Val-d'Oise. Jusqu'en octobre prochain, les utilisateurs auront accès à ces services gratuitement pour régler les soucis de leur monture.
Une démarche didactique
Depuis cinq ans, ces ateliers permettent aux vélocistes d'apprendre à réparer leurs vélos. "On dresse d'abord un diagnostic du problème que rencontre le cycliste, explique Ambre Arnold. Une fois qu'il est identifié, on vous apprend à le régler avec l'aide d'un spécialiste mais en permettant à l'utilisateur de mettre la main à la pâte pour qu'il puisse ensuite se débrouiller seul."
Faute de moyens techniques et de matériels suffisants, les réparations proposées ne peuvent pas porter sur de gros problèmes de maintenance. "Il serait impossible pour nous de changer un boitier de pédalier mais on peut changer un câble de frein ou une paire de patins de freins", souligne la coordinatrice. Le tout dans une démarche qui se veut didactique. "L'idée est de montrer au client comment changer la pièce défaillante mais également de lui expliquer comment bien entretenir son vélo à l'avenir", indique Ambre Arnold.
L'apprentissage se fait donc pour les utilisateurs mais également pour les salariés des chantiers d'insertion qui assurent les réparations. Ce sont des apprentis ou des personnes en situation de réinsertion sociale qui assurent les ateliers sous la responsabilité d'un encadrant.
Encourager le réemploi
Transilien SNCF Voyageurs espère s'inscrire dans "une démarche de recyclage, d'économie circulaire et de sensibilisation au réemploi". Les ateliers sont des chantiers d'insertion qui permettent " de mieux accompagner les publics éloignés de l’emploi, en difficultés sociales et professionnelles en leur donnant l’occasion de reprendre une activité ou de se former à un nouveau métier", selon le communiqué relatif au lancement de l'opération.
Du côté des salariés, cette opération "leur permet de se confronter à un public large et de sortir de l'atelier pour être mis en condition de réelles réparations. Cela les prépare à leur prochain emploi", insiste Ambre Arnold.
"C'est une opération citoyenne où des personnes en réinsertion apprennent un métier porteur. On les aide notamment dans la rédaction des CV et des lettres de motivation ", explique Philippe Mouly, directeur des lignes RER A, Ligne L, Ligne J Transilien SNCF Voyageurs.
Sensibiliser à la sécurité
Au-delà du service de réparation, cette initiative vise à sensibiliser sur les problématiques de sécurité à vélo. "Il s'agit d'amener les personnes à prendre conscience de la dangerosité de rouler avec un vélo en mauvais état. Montrer que même les petits problèmes peuvent parfois faire l'objet d'une vérification afin d'éviter qu'ils ne deviennent plus gros", explique Ambre Arnold.
Au travers de cette initiative, Transilien espère également contribuer "au développement de l'usage du vélo et à lutte contre les risques routiers". "80% des Franciliens habitent à moins de 10 minutes d'une gare. On veut que les gens prennent davantage le vélo pour se rendre à la gare que la voiture", souligne Philippe Mouly.
En 2022, ces ateliers ont permis la réparation de 2000 vélos de voyageurs et de riverains ainsi que la création de 74 emplois équivalent temps plein.