Trois personnes ont été mises en examen dans une vaste affaire d'escroquerie à la carte SIM, a indiqué mercredi le parquet de Nanterre. Le préjudice s'élève à environ 600.000 euros au détriment d'une soixantaine de victimes identifiées.
L'affaire a débuté à l'été 2022 après une plainte déposée à la Section de recherches (SR) de Versailles par une victime de l'usage frauduleux de sa carte SIM. Une enquête a alors été confiée à cette unité de gendarmerie pour "des escroqueries utilisant des numéros et des lignes téléphoniques existantes pour récupérer des codes SMS permettant de valider des paiements ou de réaliser des opérations bancaires en ligne", a détaillé le parquet.
Les malfaiteurs avaient recours au "sim swapping", a précisé à l'AFP la SR de Versailles, une technique consistant à désactiver à distance une carte SIM pour la remplacer par une autre. L'enquête a conduit à l'ouverture en décembre 2022 d'une information judiciaire, notamment pour escroquerie en bande organisée, pour des faits concernant une dizaine de victimes et un préjudice alors évalué à 64.000 euros.
Elle a d'abord mené à l'interpellation en flagrant délit d'un homme, mis en examen et placé en détention provisoire. Le suspect utilisait les cartes SIM usurpées pour commander des articles de luxe et les faire livrer à une adresse où il n'habitait pas, a décrit la SR de Versailles.
Une seconde enquête pour des faits similaires, menée par la Brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP) de la Police judiciaire de Paris, a fait l'objet d'une saisine d'un juge d'instruction en avril 2023 pour une vingtaine d'autres victimes.
Escroquerie en bande organisée
Les investigations ont permis de montrer que le suspect placé en détention provisoire, un trentenaire originaire des Hauts-de-Seine, continuait de gérer son réseau et d'échanger avec ses complices depuis la prison, a indiqué la SR de Versailles. Un coup de filet le 5 décembre a permis plusieurs interpellations et le placement en garde à vue de huit suspects. De l'argent liquide et des objets de luxe ont été découverts lors de perquisitions. Trois des personnes interpellées ont été mises en examen le 7 décembre pour escroquerie en bande organisée. L'une d'entre elles a été placée en détention provisoire et les deux autres sous contrôle judiciaire.
Selon la SR de Versailles, les suspects, dont plusieurs ont des antécédents judiciaires, sont une femme d'une trentaine d'années originaire des Hauts-de-Seine, une autre femme d'une vingtaine d'années originaire de Seine-Saint-Denis et un homme originaire du Val-de-Marne.