Le Creps de Châtenay-Malabry qui accueille habituellement des jeunes athlètes de haut niveau pourrait bien recevoir les faveurs des Ukrainiens pour y établir leur camp de base en vue des JO.
Rien n'est encore fait. Mais voir le Centre de ressources d'expertise et de performance sportive (Creps) de Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine se parer de jaune et bleu dans les prochains mois, c'est une image qui plaît bien à Michel Godard, son directeur.
L'établissement était ce vendredi matin en opération séduction. Il a reçu la visite d'une délégation ukrainienne, "à la recherche de lieux de préparation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024".
À son issue, Michel Godard avait le sourire dans la voix. "Ça s'est super bien passé !", s'exclame-t-il. "On a vu de l'enthousiasme, notamment chez la vice-ministre des sports ukrainienne".
"Voir tous ces équipements, c'est sûr que ça nous émeut", a commenté Ludmila Panchenko, qui a rappelé que des infrastructures sportives de son pays avaient été détruites dans l'offensive russe en Ukraine lancée le 24 février 2022.
Un catalogue de sites prêts à accueillir les délégations
Installations sportives, hébergement, restauration... la visite avait pour objet "d'explorer les opportunités de collaboration pour les préparations sportives des athlètes ukrainiens". Environ 150 personnes à accueillir.
Et ça tombe bien : le centre de formation sportive altoséquanais a été labélisé par le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques afin d'accueillir des délégations en prévision des JO, pour servir de camp de base.
Concrètement, chaque délégation a à sa disposition un catalogue d'établissements franciliens prêts à les accueillir pour y héberger leurs athlètes et y réaliser leurs entraînements, avant et pendant les JO. Ainsi, résider au village olympique, qui ouvrira ses portes en 2024 sur les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen et l'Île-Saint-Denis, "ce n'est pas une obligation", explique le Creps de Châtenay-Malabry à France 3 Paris-Île-de-France.
Un enjeu de sécurité majeur
Pour échapper au tumulte de ces immenses complexes qui accueillent tous les deux ans plus de 10 000 athlètes (14 500 en 2024), certaines délégations font le choix de s'établir ailleurs. C'était le cas des basketteurs américains lors des Jeux de Rio (Brésil) en 2016. La Team USA avait alors établi ses quartiers... sur un paquebot.
Les Ukrainiens, eux, ont probablement décidé de loger au village olympique pendant les JO, indique Michel Godard. "Le Creps les accueillerait en amont, jusqu'à une semaine avant les Jeux".
Mais d'autres délégations, notamment certaines fédérations françaises, vont implanter leur base arrière en dehors de Paris avant de venir sur les sites olympiques au dernier moment.
Mais pour les Ukrainiens, un autre challenge de taille se pose : la sécurité. "Il est vrai qu'il y a une tension particulière liée au contexte de la guerre", admet le Creps de Châtenay-Malabry.
1 million d'euros pris en charge par le ministère des Sports
Michel Godard ajoute qu'"il y aura certainement des mesures particulières qui seront prises, dont la mise en place d'un service de sûreté. Il faudra aussi faire attention à la restauration (pour éviter les empoisonnements, ndlr)".
Le coût sera, lui, pris en charge par le ministère des Sports. "Une enveloppe d'un million d'euros a été ouverte pour assurer l'accueil de la délégation ukrainienne", livre le directeur du Creps Île-de-France.
Les visites de sites d'accueil potentiel font partie du processus chez les délégations. "Chaque équipe examine nos installations, nos équipements, afin de voir s'ils correspondent à leurs attentes", nous indique-t-on. Ainsi, les athlètes chinois avaient aussi visité le site avant de finalement se rétracter.
Mais cette fois, le Creps se dit confiant. "On avait reçu des nageurs paralympiques ukrainiens pendant 3 mois suite au début de la guerre", explique Michel Godard. "Ce sera donc avec plaisir d'apporter notre contribution".