Par crainte de débordements, plusieurs universités franciliennes ont fermé leurs portes ce vendredi. D'autres sont actuellement bloquées par des étudiants qui protestent contre la réforme des retraites.
Des poubelles et des planches de bois barrent les accès de plusieurs bâtiments de l'université de Nanterre (Hauts-de-Seine). Avec ces slogans inscrits sur des draps : "Grève générale jusqu’au retrait total" ou encore "face à l’impasse, révolte de masse". Ce vendredi matin, une cinquantaine d'étudiants a décidé de bloquer la faculté pour la troisième fois cette semaine.
"Beaucoup de cours avaient été annulés en préventif car le but pour la direction, c'était d'éviter qu'il y ait trop d'étudiants présents sur le site, explique Victor Mendez, étudiant en langues et président de l'Unef à Nanterre. On va donc certainement lever le blocage cet après-midi et jusqu'à mardi. Notre objectif maintenant, c'est de rallier le maximum d'étudiants contre la réforme des retraites."
Au lendemain de l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire adopter la réforme des retraites, la contestation semble prendre de l'ampleur dans de nombreuses facultés franciliennes. Ce vendredi, plusieurs établissements sont bloqués par les étudiants.
"La colère est montée d'un cran"
Dans d'autres établissements, les directions ont décidé de fermer leurs portes. C'est le cas à l'université Paris 8 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), inaccessible suite à un blocage des étudiants.
C'est également le cas à l'université Tolbiac à Paris. Dès jeudi soir, sa direction a fait parvenir un courriel à ses enseignants et à ses étudiants pour leur indiquer le fermeture des bâtiments et leur demander de suivre les cours en distanciel, par crainte de débordements : "Les conditions d'ouverture normales du centre Pierre-Mendès-France ne sont pas réunies pour la journée du 17 mars, nous vous informons donc avec regret que le centre PMF sera fermé aux étudiants."
Une fermeture qui n'a pas empêché à de nombreux étudiants de se rendre sur place ce vendredi matin à l'instar de Léo, étudiant en 3e année d'histoire à l'université de Tolbiac. "Depuis le début de la semaine, il y a eu plusieurs petits blocages ici mais hier, l'assemblée générale a été vraiment massive et on sent que l'ambiance a changé, que la colère est montée d'un cran. Ce 49.3, c'est la grosse goutte d'eau qui peut tout faire déborder. Il y a un vrai rejet de ce que cette société nous propose."
Alors qu'un rassemblement était prévu devant Tolbiac avec d'autres étudiants mobilisés de Paris Sorbonne Nouvelle, de Paris Cité et du lycée Henri IV notamment, les policiers sont intervenus vers midi. Ils ont demandé aux étudiants de se disperser, la manifestation n’étant pas déclarée. "On voulait juste marcher tous ensemble pour aller à l'incinérateur d'Ivry, les policiers nous en ont empêché. On a dû pousser et on s'est fait nasser," raconte Lorelia, étudiante en sociologie à Tolbiac et membre du collectif Le poing levé. Cinq interpellations ont eu lieu.
Certains étudiants sont ensuite parvenus à rejoindre le piquet de grève du centre d'incinération d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour soutenir les éboueurs en grève.