André Santini, le maire d'Issy-les-Moulineaux, est visé par une plainte pour "prise illégale d'intérêts". Depuis juillet, il fait déjà l'objet d'une enquête pour agression sexuelle et harcèlement sexuel et moral.
Une plainte pour "prise illégale d'intérêt" a été déposée contre André Santini, le maire (UDI) d'Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine, a appris ce mercredi l'AFP, confirmant une information de France Info.
Cette plainte est à l'initiative d'un ancien chef de cabinet de l'élu et d'un ancien huissier, déjà à l'origine des deux premières plaintes pour "agression sexuelle" et "harcèlement sexuel et moral" dont il fait l'objet depuis juillet. Âgés de 24 et 31 ans, ils accusent l'élu, pilier historique de la droite en Île-de-France et bientôt âgé de 82 ans, de faits allégués couvrant plusieurs années jusqu'en mai dernier.
Des enregistrements entre les deux hommes et l'élu ont été transmis au dossier, selon une source proche de l'enquête. La nouvelle plainte pour "prise illégale d'intérêts et obstacle à la transmission d'un signalement" est "à l'étude", selon le parquet de Nanterre, sollicité mercredi par l'AFP.
"Je ne suis pas informé de cette nouvelle plainte, comme j'ignore tout des enregistrements communiqués à la presse. Nous réservons donc nos commentaires à la justice", a indiqué Me Marc Bellanger, avocat d'André Santini.
Dans leur première plainte, les deux jeunes hommes dénoncent un "système de prédation" et "organisation du travail extrêmement oppressante et déstabilisante", un phénomène de "servitude, d'emprise", de soumission et de terreur mis en place par M. Santini. L'un deux affirme notamment que l'élu a "tenté de l'embrasser" à deux reprises et "d'approcher sa main vers son sexe" après un déjeuner.
Aujourd’hui les deux agents municipaux d’Issy-les-Moulineaux sont en arrêt de travail. Ils ont été rétrogradés, et ont perdu une bonne partie de leur salaire, rapporte franceinfo.
"Tentative de décrédibilisation"
En tant que fonctionnaires, les deux hommes estiment être éligibles à une assistance juridique, la protection fonctionnelle. Ce dispositif leur a été refusé par l'édile mais ce dernier a fait voter en octobre par le conseil municipal cette aide pour sa propre défense face aux premières plaintes. C'est ce que les plaignants contestent dans la nouvelle plainte. Son avocat a indiqué ne pas avoir été "informé de cette nouvelle plainte".
Il a annoncé avoir déposé plainte mercredi pour dénonciation calomnieuse, extorsion et tentative d'extorsion, une information que le parquet de Nanterre n'a pas confirmée dans l'immédiat. "Ces accusations participent d'une tentative de décrédibilisation et d'intimidation hors norme des plaignants", a réagi auprès de l'AFP l'avocate des deux plaignants, Christelle Mazza. Elle a également déposé un recours et un référé devant le tribunal administratif de Cergy pour contester le rejet par André Santini de la protection fonctionnelle.
L'avocat d'André Santini, Me Marc Bellanger, estime qu'il s'agit de dénonciations calomnieuses et affirme vouloir porter plainte.
Source : AFP