Une vingtaine de salariés d'Alstom se sont rassemblés dimanche devant le siège de l'entreprise à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) pour exprimer leurs craintes sur l'avenir de la branche énergie du groupe, visée par l'américain General Electric (GE) et l'allemand Siemens.
Les salariés dénoncent la manière et la rapidité avec laquelle se négociait le sort de leur entreprise. Ils craignent le rachat par Siemens en raison des doublons entre les deux groupes dans de très nombreux domaines.
Paroles de salariés
"Dans tous les cas, il ne faut pas se faire d'illusions, il y aura des décisions douloureuses à subir. Il faudra céder certaines activités et réduire les effectifs", a déclaré Jean-Loup Olivier, délégué syndical CFE-CGC.
"Un des fleurons de l'industrie française va partir dans des mains étrangères et cela se fait en catimini", a regretté Nicolas Journaux, technicien au bureau d'études de Levallois. "On a des craintes sur l'emploi en région parisienne et pour l'industrie française dans son ensemble", a-t-il expliqué.
GE souhaite acheter les actifs du groupe français dans l'énergie, qui représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. La transaction est estimée à quelque 10 milliards d'euros, selon la presse, et les négociations seraient déjà bien avancées. Le gouvernement souhaite prendre son temps pour examiner les 2 éventuels repreneurs.
Le PDG de GE était attendu dimanche à Paris pour discuter au plus haut niveau d'une éventuelle acquisition. Le gouvernement français a toutefois reporté sine die toute rencontre avec Jeffrey Immelt, après que l'allemand Siemens a annoncé dimanche "sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future".
La CGT appelle à un rassemblement mardi prochain, le 29 avril à 8 heures devant le siège d'Alstom Transport à Saint-Ouen (nord de Paris) en marge d'un comité central d'entreprise extraordinaire dédié à un projet de restructuration. Le rassemblement vise à montrer l'inquiétude des salariés, explique Daniel Dreger, représentant CGT, alors que la division Transports est en pleine réorganisation, avec un projet de 180 suppressions de postes.
Alstom emploie quelque 93.000 personnes dans le monde, dont 18.000 en France.