A Gennevilliers, dans les Hauts-de Seine, les résidents d'un foyer de travailleurs immigrés craignent pour leur sécurité, après une violente agression. Ces Chibanis, des immigrés retraités, ont tenu à témoigner de leurs situations. Rencontre avec trois d'entre eux...
Les résidents d'un foyer de travailleurs immigrés de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, sont inquiets après la violente agression la semaine dernière. Ils craignent aujourd'hui pour leur sécurité et ont tenu à sensibiliser sur leur situations.
Miloud, 70 ans, et Mohammed, 84 ans, sont des Chibanis, c'est-à-dire d'anciens travailleurs immigrés, aujourd'hui retraités. Arrivé plus récemment, Salif, 53 ans, est toujours en activité. Tous les trois parlent de leur malaise...
# Miloud, 70 ans
Miloud est âgé de 70 ans, il a grandi en Algérie et s’est installé en France en 1968. Il a travaillé chez Chausson et Fiat. Aujourd’hui, il est retraité dans le foyer Adoma de Gennevilliers, un peu fatigué par les années de labeur et la maladie. Il y a deux ans avec les autres habitants de la résidence, ils ont créé le comité des résidents du foyer, dont il est le président. «Nous sommes des enfants de la République. Nous avons droit à être protégés», déclare-t-il.# Mohammed Moussaoui, 84 ans
Agé de 84 ans, Mohammed Moussaoui est Algérien, mais sa vie est en France. Cet ancien militaire a fait la guerre d’indochine. Il a ensuite été moniteur d’auto-école. Aujourd'hui, il vit dans une petite chambre de 12 mètres-carré. Il a vu le foyer changer et regrette la salle où il se réunissait avec les autres Chibanis.Cette salle a depuis été fermée par la direction de la résidence. «Ils ont fermé le bas. Avant on pouvait boire un café, regarder la télévision. Maintenant, il n’y a plus rien.»
# Salif Niame, 53 ans
Salif Niame est arrivé en France il y a 20 ans. Depuis 16 ans, il travaille comme agent dans l’environnement. Il constate que les conditions de vie dans cette résidence de Gennevilliers sont devenues plus difficiles, et se sent délaissé. Il est vice-président du comité des résidents et s’inquiète des conditions de sécurité.«Cela fait déjà quelques années que cela se dégrade. Nous ne sommes plus en sécurité. On a alerté la direction, les élus, les citoyens de Gennevilliers. On n’a pas été écouté", estime-t-il.