Et si la gymnastique rythmique de haut niveau n'était plus réservée qu'aux filles? Un gymnaste francilien, Perterson Ceus, se bat pour que les athlètes masculins aient les mêmes droits que les femmes dans les plus grandes compétitions.
Dans la GR comme on dit (gymnastique rythmique, ex GRS), c'est un peu le monde à l'envers. Les athètes masculins n'ont pas tout à fait les mêmes droits que les femmes. En France, c'est l'un des rares sports à ne pas proposer de compétitions masculines. Jusqu'à un certain niveau, les compétitions sont mixtes. Mais les hommes se sentent juste" tolérés". Pour les compétitions internationales, les gymnastes masculins sont exclus. C'est l'une des deux seules disciplines olympiques exclusivement réservée qu'aux femmes.
Cet état de fait est vécue comme une véritable discrimination par un jeune gymnaste francilien de 21 ans.
Le ruban, la corde, les cerceaux n'ont pas de secrets pour Peterson Ceus. Il s'épanouit dans cette discipline depuis l'âge de 10 ans. Aujourd'hui il s'entraîne à Antony dans les Hauts-de-Seine pour les championnats de France. Mais il ne passe pas inaperçu sur les tapis. Il est le seul garçon à s'entrainer. En juillet 2018, il a créé l'Associtaion de défense de l'égalité hommes-femmes en GR ( GRADE). Son combat: créer au nom de l'égalité hommes-femmes des compétitions nationales et internationales masculines en GR.
Un combat loin d'être gagné
Pour la Fédération française de gymnastique, la création d'une compétition masculine n'est «pas une priorité». Raison officiellement invoquée : le manque d'athlètes masculins. Seul 1 % des gymnastes sont de sexe masculin soit 385 garçons sur 32 272 licenciés en GR."En ce qui concerne la compétition, la FFGym propose un championnat ouvert à la pratique masculine en gymnastique rythmique à partir du niveau départemental. Les hommes pratiquant la gymnastique rythmique peuvent donc participer aux mêmes compétitions départementales, interdépartementales, régionales et nationales que les femmes. Néanmoins, le faible nombre de pratiquants ne permet pas l’organisation d’un classement individuel différencié comme il en existe par exemple en Espagne" explique la Fédération dans un communiqué.
Aujourd'hui, Perterson Ceus reste déterminé à faire reconnaître la présence des hommes dans sa discipline au plus haut niveau. Il envisage de saisir la justice administrative.
Un reportage de Christian Mirabaud et Marion David