La région, qui cherche à récupérer les locaux où est installé le laboratoire, souhaite le départ de l'Agence française de lutte contre le dopage de Châtenay-Malabry. Une décision contestée, au coeur de discussions très politiques.
L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) va-t-elle bientôt devoir faire ses cartons ? La région Île-de-France demande en tout cas à l’organisme, dont le labo d’analyse est installé à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine, de quitter ses locaux d'ici la fin de l’année.
La raison du (possible) déménagement : l’Île-de-France souhaite récupérer le bâtiment depuis le transfert du CREPS (le Centre de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportive) aux régions, le laboratoire antidopage étant jusqu’ici logé au sein de cet établissement. « Nous avons un projet sportif important pour faire du CREPS un lieu d'accueil des jeunes sportifs pour faire émerger la génération olympique 2024, justifie en fait l’institution présidée par Valérie Pécresse. Nous avons besoin des bâtiments, on n'a pas d'autres choix. »
Un autre déménagement déjà prévu, à peine trois ans plus tard
L'AFLD, dont la région prévoit le départ des lieux d’ici la fin de la convention d'occupation le 31 décembre, conteste la décision. Selon l’organisme, déménager dans les délais demandés paraît « difficilement réaliste », le laboratoire ayant par ailleurs besoin « d'un bâtiment spécifique ».Problème supplémentaire : l’installation de l’agence dans de nouveaux locaux, sur le campus d'Orsay en Essonne au sein de l'université Paris-Sud, était déjà prévu pour le 1er semestre 2023. « C'est difficile d'imaginer deux déménagements successifs », explique donc l’AFLD.
« Une contradiction de calendrier » causée par l’Etat selon la région
Face aux arguments avancés, la région reconnait certes « une contradiction de calendrier » d’une part, mais préfère de l'autre remettre la faute sur l’Etat, à l’origine de la décision du déménagement en 2023. En attendant de trouver une issue à la discussion, l’Île-de-France a proposé à l'AFLD de s'installer de manière provisoire au Génopole d'Evry, candidat malheureux contre Orsay pour l'installation définitive de l'agence antidopage.Une offre que la communauté d'agglomération, le département et la ville d'Evry-Courcouronnes n’accepteront apparemment de leur côté qu’à une seule condition : « Cette proposition ne sera affermie qu'à la condition exclusive où la proposition initialement formalisée par Grand Paris Sud pour accueillir de manière permanente le laboratoire de l'AFLD à Evry-Courcouronnes soit in fine retenue par le Ministère des sports. » Décidemment, le déménagement du labo s’annonce très politique.