L'annonce de la direction d’Airbus de supprimer ou de transférer 400 salariés de Suresnes à Toulouse est tombée ce mardi en milieu de journée. La direction confirme la fermeture mi-2018 du site de Suresnes, essentiellement dans le secteur recherche et développement.
"Dans les couloirs, les gens sont anesthésiés" explique Christian Lardière chercheur en robotique et responsable CFTC à Suresnes (Hauts-de-Seine).
Christian Lardière est entré chez Airbus il y a trente-cinq ans et aujourd’hui, à 53 ans, il ne voit pas son avenir d’un très bon œil. Déjà, en 1998, il avait été question de déménager les locaux d’Airbus de Châtillon à Bourges, dans le Cher. Finalement, les locaux avaient été transférés à Suresnes. L’annonce de ce nouveau déménagement inquiète ce chercheur qui ne souhaite, pas pour des raisons personnelles, quitter la région parisienne.
« Ma vie est ici » et « je ne suis pas sûr qu’à mon âge, un poste soit disponible à Toulouse », confie-t-il.
« Matricule 16316 »
« Cette annonce est tombée comme un couperet, à aucun moment nous n’avons été sollicités par la direction pour donner notre avis. » « L’esprit « maison » a disparu », poursuit-il.
« Quand je suis rentré chez Airbus, je m’appelais Christian Lardière, maintenant je suis le matricule 16316 ! » Il regrette que « la direction ne soit pas proche des gens mais proche des chiffres. » Pour lui, la justification de cette fermeture, alors que le groupe est à la tête d'un carnet de commandes record de près de 1.000 milliards d'euros, est de dégager encore plus de bénéfices et d’envoyer un signe positif en direction des actionnaires.
Après l'annonce d'Airbus les salariés sont inquiets, les plus jeunes pourront se recaser mais pour les plus anciens l’avenir n’est pas rose. Christian Lardière attend les mesures d’accompagnement de la société et espère pouvoir profiter d’une mesure d’âge pour quitter définitivement le groupe.