La région Île-de-France présidée par l'ex-candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, a adopté jeudi à l'unanimité son "bouclier social" anti-crise et inflation, malgré les critiques de l'opposition.
Gel du prix des cantines pour l'année scolaire à venir, aide de 500 euros à la conversion des véhicules thermiques au bioéthanol ou doublement de l'aide au départ en vacances d'été des personnes précaires, fonds "anti précarité" pour les jeunes...
Réunie pour la première fois depuis la fin de la campagne présidentielle, l'assemblée régionale dominée par la droite a voté le "bouclier social" de Valérie Pécresse, présidente de l'assemblée régionale : un programme de 30 mesures chiffré à 200 millions d'euros.
En direction des jeunes, la première région de France a également voté un fonds "anti-précarité" de un million d'euros pour les étudiants et le renforcement de la gratuité du permis de conduire pour les jeunes en insertion avec la fin de l'avance de frais.
Elle s'engage aussi à doubler le nombre de formations qu'elle finance pour les bénéficiaires du RSA, une mesure qui devrait représenter un coût de 100 millions d'euros, selon l'exposé des motifs.
Un programme "en trompe l'œil" pour l'opposition
Pour le groupe communiste, qui a voté l'ensemble, "c'est un rapport sans vision transmis à la va-vite", un "trompe-l'oeil qui ne trompe personne", a fustigé sa présidente Céline Malaisé.
"Vous nous proposez d'engager des sommes totalement fictives", a abondé la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin, membre de l'opposition macroniste qui a tout de même voté pour car "il y a obligation à agir".
"Vous avez une nouvelle appétence pour les urgences sociales, c'est peut-être lié à ce que vous avez vécu pendant les dernières semaines", a ironisé l'élu LFI Christian Prudhomme.
Le compte administratif 2021 a également été adopté, une "année exceptionnelle en termes d'exécution" des crédits, s'est félicité le premier vice-président Jean-Didier Berger.
Avec 2,3 milliards d'euros l'an passé, "jamais les dépenses d'investissement exécutées n'auront été si fortes", affirme la région pour qui les dépenses de fonctionnement, en hausse de 2%, sont "maîtrisées" dans un contexte de crise.
A l'image de Paul Vannier (LFI), l'opposition de gauche a critiqué l'"excédent massif de 448 millions d'euros" visible dans les dépenses réelles de fonctionnement, y voyant un "excédent budgétaire".
"Face à la plus violente crise depuis 1927, qu'avons-nous fait? Des économies", a lancé Jean-Marc Germain (PS). "Nous n'avons pas fait d'excédent budgétaire" mais "un excédent de la section de fonctionnement", a répondu Valérie Pécresse en soulignant que l'endettement atteignait un niveau supérieur à 500 millions d'euros.