Lors d'un bizutage, des lettres ont été gravées à même la peau du dos d'un étudiant de l'Université Paris-Dauphine.
Un bizutage en lettres de sang
Un étudiant de première année de l'université Paris Dauphine porte plainte après un bizutage au cours duquel des "lettres de sang" lui ont été gravées dans le dos
Un étudiant de première année de l'université Paris Dauphine porte plainte après un bizutage au cours duquel des "lettres de sang" lui ont été gravées dans le dos.
Voir le reportage de Patrick Ferrante et Pierre Pachoud.
Cela s'est passé au cours d'une réunion de recrutement de nouveaux adhérents de l'association JAPAD ( Jeune Association pour la Promotion des Activités à Dauphine). Lors d'une soirée organisée par cette association, un des ses membres particulièrement éméché a décidé de bizuter la victime, émechée également, en lui inscrivant à même la peau, avec ce qui semble être une capsule de bouteille, les initiales de l’association : JAPAD.
L'étudiant victime de scarifications a porté plainte.
Du côté de Paris-Dauphine, l’association a été immédiatement radiée de l'université et ses locaux fermés. Une procédure disciplinaire vise également l’auteur du bizutage, mais aussi la dizaine d’étudiants présents au moment des faits. Ils risquent l’exclusion. Le président de l'Université envisage de se constituer partie civile.
Des sanctions pénales pourraient en outre être prononcées par la justice
La loi de 1998 initiée par Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, définit le bizutage comme le fait d'amener autrui contre son gré ou non à subir ou commettre des actes humiliants ou dégradants. Le bizutage est passible de six mois de prison et 7.500 euros d'amende.
Bien que la loi l'interdisse et qu'il soit légalement punissable, le bizutage se poursuit parfois dans certaines universités et grandes écoles, lors de réunions fortement alcoolisées.
Il entraîne des "traumatismes psychologiques graves" pour 92% des parents d'élèves et 78% y voient "une épreuve humiliante", selon une enquête publiée en septembre dernier par le Comité national contre le bizutage (CNCB).
Dans une lettre envoyée en 2010 aux présidents d'université, Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur, avait donné des consignes de prévention et leur avait rappelé leur responsabilité morale.
Malgré la loi, "les victimes déposent rarement plainte et quand elles le font, elles sont classées sans suite", selon Marie-France Henry, présidente du CNCB.
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