Mardi 1er septembre, Claude Bartolone a écrit à Manuel Valls. Il s'inquiète des conséquences de l'organisation de la COP 21, à Paris, en décembre sur la vie des Franciliens. Vincent Capo-Canellas, maire UDI du Bourget, où aura lieu la COP 21, dénonce des visées "électoralistes".
L'organisation de la conférence sur le climat, COP 21, à Paris en décembre, peut-elle bouleverser la vie quotidienne des Franciliens ?
C'est l'inquiétude de Claude Bartolone qui a écrit à Manuel Valls. Cette COP 21 se tiendra au Bourget du 30 novembre au 11 décembre. Vincent Capo-Canellas, maire UDI de la ville, ne partage pas les craintes du président de l'Assemblée nationale dont il dénonce les visées "électoralistes". Entretien en exclusivité pour France 3 Paris Île-de-France.
Partagez-vous les inquiétudes de Claude Bartolone ?
Vincent Capo-Canellas : Je suis étonné de la prise de position et de la forme de la prise de position. C'est le président de l'Assemblée nationale qui parle ou c'est le candidat à la région Île-de-France ? On se demande si c'est une préoccupation de fond ou une préoccupation uniquement électoraliste.
Ça fait des mois que les services de l'Etat et les collectivités travaillent ensemble pour essayer de minimiser les pertubations que vont vivre les Franciliens. Ca fait une irruption bizzare d'un membre de la majorité et pas le moindre. On a connu des interventions plus diplomatiques sur un sujet aussi sensible. Sur la forme, ça m'étonne.
Claude Bartolone est dans une position de tir sur les organisateurs"
J'ai le sentiment que Claude Bartolone arrive là parce que c'est juste avant les élections. Claude Bartolone est dans une position de tir sur les organisateurs. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on découvre l'existence de la COP 21. Si elle est là pour aider, l'intervention de Claude Bartolone est utile, si c'est pour se faire bien voir des électeurs, ce sera un coup d'épée dans l'eau
Néanmoins, n'y a-t-il pas des éléments nouveaux qui expliquent l'inquiétude de Claude Bartolone ?
Ce qui paraît nouveau, c'est qu'on affiche aussi fortement la possibilité d'un sommet des chefs d'Etat. Notamment si la conférence prospère. S'il y a une présence des chefs d'Etat avec les cortèges de voitures, là effectivement c'est un élément pertubateur. Il est clair qu'il y un risque sur les transports et la circulation.
Localement, on ne souhaite pas mettre en cause les efforts de la diplomatie française, car c'est important pour la réputation du pays, préoccupation que je ne ressens pas trop dans les propos de Claude Bartolone. Avec le souci premier de comment on peut vivre au quotidien les trois semaines de la conférence. Mais, normalement, c'est une jauge inférieure à celle du salon aéronautique du Bourget. Ça devrait faciliter les choses.
Lors du salon, il arrive qu'il y ait des coupures de circulation. C'est la préfecture de police qui a alors la main. C'est de cela qu'il faut discuter. Nous avons des réunions dans les prochains jours. Il faut que les pouvoirs publics mettent les moyens, mais ce ne doit pas être un enjeu électoral.
Est-ce que les habitants du Bourget vous parlent de cette COP 21 et des craintes pour la quiétude de leur vie quotidienne ?
C'est encore un peu loin dans les esprits. Chacun est conscient que c'est important pour la planète et pour la France. La population est prête à faire des efforts, mais il faut que cela soit limité dans le temps et que l'Etat fasse des annonces claires sur comment cela doit fonctionner. C'est cela qui n'est pas encore totalement bouclé. La question est vraiment de limiter les convois officiels. Il y a les transports en commun. Normalement, les conférenciers doivent utiliser les transports en commun, car c'est la base du développement durable. C'est l'habitude dans ce genre de grand rendez-vous.