LGBT+ : la mairie de Paris souhaite mieux accueillir les personnes transgenres

Alors que ce vendredi 31 mars est la journée internationale de visibilité transgenre, la mairie de Paris vient de lancer une formation en ligne sur la transidentité. L'objectif est clair : celui de lutter contre les discriminations en améliorant l'accueil des personnes trans lors des procédures administratives.

"On est exactement dans la même situation que l'homosexualité dans les 70 !". Au bout du fil Béatrice Denaes détaille les stigmatisations, discriminations et clichés en tout genre sur les personnes transgenres. Elle souligne surtout l'importance de ce 31 mars, décrétée journée mondiale de visibilité trans. "Il faut en profiter pour dénoncer les mensonges qui font peur, et demander à être respecté comme n'importe quel citoyen".

Connue avant 2019 sous le nom de Bruno Denaes, cette journaliste indépendante, co-présidente de l'association Trans santé France, a fait le récit en 2020 de son affirmation de genre dans Ce corps n'était pas le mien, histoire d'une transition tant attendue. Elle nous parle aujourd'hui de ces remarques du quotidien qui ont pu blesser et freiner dans l'affirmation de soi, "il faut que tout le monde comprenne ce que sont les transidentités, que chacun évite de confondre le sexe et le genre". Cependant, si certaines personnes font du "mégenrage" (se tromper sur le genre de la personne lorsqu’on s’adresse à elle) et véhiculent des contre-vérités par transphobie, d'autres le font par simple ignorance. Il est donc impératif d'informer et d'éduquer pour que l'inclusion des personnes trans soit meilleure. "On ne peut pas tout connaître", estime Béatrice Denaes "c'est à nous d'expliquer et de faire preuve de pédagogie".

Une formation riche et accessible à tous 

Justement, pour prévenir de ces confusions et maladresses, la mairie de Paris a lancé ce mardi 30 mars une formation en ligne pour les personnels de l'état civil et de la Caisse primaire de l'assurance maladie. Celle-ci est également accessible à tous, et gratuite. Un passage sur la plateforme bienaccueillirlespersonnestrans.fr permet ainsi de se rendre compte de la richesse de ces vidéos, modules, questionnaires et quizz. Un travail pédagogique complet, salutaire, et réalisé en collaboration avec les associations Vers Paris sans sida et OUTrans. "L'administration est centrale dans toutes les relations sociales. Pour qu'une nouvelle culture partagée puisse avoir lieu, on ne peut pas lutter contre la discrimination sans former nos agent.e.s", souligne Anne Souirys, adjointe à la Maire de Paris en charge de la santé publique.

La formation se compose en deux phases d'une heure chacune. La première est généraliste, la seconde plus spécialisée, et spécifiquement réalisée à destination des officiers d’état civil. Les notions de "transidentité", de "genre", de "sexe" et de "sexualité" sont par exemple expliquées en détail, comme les termes à éviter ("transformation", "transexuel.le", "changement de sexe" par exemple) et ceux à privilégier ("transition", "transgenre", "affirmation de genre" par exemple). 

Le combat pour l'autodétermination

Si la transidentité est de plus en plus visible dans les médias, et si les droits des trans s'améliorent petit à petit dans le monde, il y a encore du chemin à faire, y compris en France. La loi de 2016 a certes simplifié les démarches administratives des trans (pour changer de prénom notamment, 122 demandes en ce sens ont été faîtes l'an dernier à Paris) mais des blocages continuent d'exister dans certaines municipalités. "Il y a des réticences transphobes qui compliquent les choses", regrette Béatrice Denaes, d'autant que le changement d'état civil continue de passer devant un tribunal de proximité, une humiliation aux yeux de beaucoup.

Les associations de défense des droits des personnes transgenres militent donc pour l'autodétermination, c’est-à-dire un changement d'état civil par simple attestation. Le Danemark (depuis 2014) ou la Norvège (depuis 2016) font partie de ces pays ayant choisi cette démarche simplifiée. A contrario, l'administration française est à la traîne, demandant encore la preuve d'une "représentation féminine ou masculine" pour changer d'état civil. Une absurdité, estime Béatrice Denaes, "qu'est-ce qu'un comportement social d'homme ou de femme ?". La question n'appelle pas de réponse.

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