Tranquille vainqueur contre le Gazélec Ajaccio dimanche (2-0) et déjà installé en tête de la Ligue 1, le Paris SG connaît un début de saison plus serein que jamais... si ce n'était l'interminable feuilleton Thiago Motta.
"Je pense que j'ai des responsabilités dans l'équipe mais aujourd'hui les dirigeants du Paris SG pensent différemment." En s'arrêtant en zone mixte après le succès sans fausse note de son équipe contre les Corses dimanche, le milieu italien avait un message à faire passer.
"Peut-être qu'ils ont raison mais on doit trouver un accord pour le bien du Paris Saint-Germain", a-t-il encore estimé devant la presse, pointant une fois encore un supposé manque de considération de la part de son club.
Cette déclaration n'est que le dernier épisode d'un déjà long feuilleton: Motta, 33 ans à la fin du mois et en fin de contrat en juin 2016, a fait part depuis la reprise de l'entraînement d'envies d'ailleurs. "J'ai besoin de faire de nouvelles choses, pour ma carrière, retrouver la motivation", avait-il affirmé le 26 juillet lors de la tournée estivale du champion de France aux Etats-Unis.
Vrai désir de dépaysement, ou chantage pour une revalorisation salariale, le président du Paris SG Nasser Al-Khelaïfi a ensuite répondu que Motta allait rester dans la capitale parce qu'il lui restait "un an de contrat", et Laurent Blanc a redit dimanche soir combien le milieu était un joueur "important" dans l'effectif parisien.
Mais devant les demandes plus pressantes encore de Motta dimanche, Paris décidera-t-il de laisser l'Italien, qui avait refusé une prolongation de contrat d'un an en juin dernier, remporter son bras de fer?
- Motta en position de force -
Car Motta est en position de force. Critiqué en milieu de saison dernière et accusé de ralentir le jeu parisien par une partie de la presse, il s'échine depuis à faire la preuve de ce qu'il apporte au Paris SG. Titulaire contre le Gazélec, il a encore été éclairant pour le jeu de son équipe, touchant 103 ballons (2e meilleur total après les 145 de Verratti) avec 93% de taux de passes réussies, se montrant dangereux sur corner (il est passeur sur le
2e but parisien) et distribuant à merveille le ballon à ses partenaires. Face, il est vrai, à une opposition bien modeste.
La semaine précédente, il avait remplacé au pied levé Javier Pastore, encore un peu court, à la mi-temps de la 1re journée à Lille (1-0), et son entrée avait immédiatement fluidifié le jeu du PSG, qui évoluait pourtant à 10 contre 11 après l'expulsion d'Adrien Rabiot.
Rien de tout ça ne risque de donner envie au Paris SG de le céder. Et ce, d'autant que les joueurs capables de le remplacer ne sont pas légion. Paul Pogba est trop cher, Barcelone ne lâchera pas Sergio Busquets, Yaya Touré a le même âge que Motta.
Et les joueurs plus jeunes n'ont ni l'expérience, ni la rouerie de l'ancien Barcelonais. Elément influent du vestiaire parisien, soutenu par ses équipiers et son entraîneur, décisif dans le jeu et difficilement remplaçable à l'heure actuelle... Motta met la pression sur son club et a les arguments pour le faire. Et Paris pourrait s'empresser de se retirer cette épine du pied, pour ne pas risquer d'assombrir un début de saison sans cela tout à fait idéal.