L’association "Droit au logement" a appelé à une marche dans le centre de Paris pour dénoncer le manque de logements en France et l’augmentation du nombre de sans-abri et de mal-logés.
Sur les plus de trois millions de logements vacants en France, on en compte près de 400 000 en Île-de-France d’après des chiffres de l’INSEE datant d’octobre 2021. "Près de la moitié sont vides depuis plus d’un an déjà", regrette Jean-Baptiste Eyraud, fondateur et porte-parole historique de l’association Droit au logement (DAL), contacté par France 3 Paris Île-de-France.
Devant l’ampleur de ces chiffres, le DAL a appelé ces derniers jours à l’organisation d’une "Marche des réquisitions" pour ce dimanche 2 janvier 2022 dans l’après-midi avec pour point de départ, à 15h, le parvis de l’Hôtel-de-Ville (IVème arrondissement) afin d’ensuite se rendre au ministère du Logement, dans le VIIème arrondissement. "Par cette initiative, nous voulons alerter sur le fait qu’il y a de plus en plus de sans-abri et de personnes mal-logées dans notre pays et marquer le coup dès le début d’année", explique Jean-Baptiste Eyraud.
"Mobiliser le patrimoine vacant"
Le cortège, composé de quelques dizaines de personnes, a emprunté un itinéraire passant par trois immeubles : celui de l’Hôtel-Dieu (près de Notre-Dame de Paris), un autre appartenant aux universités parisiennes et un autre situé quai Voltaire. "L’Hôtel Dieu est vacant à moitié (…) Les deux autres sont vides depuis plusieurs années", explique Jean-Baptiste Eyraud. Se rendre au ministère du Logement est un geste "symbolique". "Il s’agit d’appeler le gouvernement à mobiliser le patrimoine vacant dont il dispose pour héberger des personnes sans-abri et les très mal-logés", poursuit-il. Il s’agit également de demander au gouvernement d’appliquer la loi dite "de réquisitions" adoptée en 1945. Elle permet à l’État de réquisitionner les logements vacants, qu’ils soient publics ou privés. La dernière vague de réquisitions remonte à 1997.
En 2020, il avait été nécessaire de saisir le Conseil d’État pour obliger l’état à protéger les personnes sans-abri. On espère que cette année, on n’aura pas besoin de le faire.
Jean-Baptiste Eyraud
"On a de plus en plus de logements vacants. On construit de moins en moins de logements sociaux. Les loyers sont de plus en plus chers. On a de plus en plus de sans-abri, de mal-logés, de demandeurs de logements sociaux, d’expulsions locatives même si elles se sont calmées du fait du Covid (…) mais la crise du logement s’aggrave, c’est très clair", estime Jean-Baptiste Eyraud. Le porte-parole du DAL appelle ainsi l’État a "mobiliser ce parc de logements vides d’urgence" et à un "durcissement taxe sur les logements vacants". "En 2020, il avait été nécessaire de saisir le Conseil d’État pour obliger l’état à protéger les personnes sans-abri. On espère que cette année, on n’aura pas besoin de le faire", conclut M. Eyraud.