Le mégacomplexe EuropaCity veut convaincre ses détracteurs et retouche son projet

Le promoteur, consortium franco-chinois, du mégacomplexe EuropaCity veut montrer à ses détracteurs déterminés qu'il entend leurs critiques. Il a présenté un projet repensé pour cet ensemble commercial et touristique qui doit ouvrir en 2024 sur le triangle de Gonesse, dans le Val-d'Oise.

Opération séduction pour Immochan, filiale immobilière du groupe Auchan et le groupe chinois Wanda, son partenaire dans le projet EuropaCity 2.0

Imaginé depuis une dizaine d'années déja, le projet provoque depuis longtemps des protestations à la fois des riverains mais aussi des milieux agricoles et des écologistes qui soulignent d'abord son emprise gigantesque (80 hectares), sur les terres agricoles mais aussi ses nuisances engendrées. Mais cette opposition a franchi un palier cette année, avec des prises de positions remarquées.

Ainsi le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a pointé la "folie des grandeurs", et un commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable à la révision du plan local d'urbanisme (PLU) de Gonesse, l'estimant "peu compatible avec la notion de développement durable".

3,1 milliards d'euros, 31 millions de visiteurs attendus

Rappelons en quelques mots que ce projet à 3,1 milliards d'euros a pour objectif d'ouvrir en 2024 à Gonesse (est du Val-d'Oise) une attraction touristique et commerciale d'envergure internationale capable de drainer 31 millions de visiteurs (gratuits et payants) par an. Le tout sur 80 hectares où la construction de logements est impossible en raison des nuisances causées par les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget.

Le projet, colossal et unique en Europe, est un important enjeu pour ses promoteurs bien sûr, mais aussi, on le comprend, pour les élus locaux qui en attendent de nombreuses retombées. D'où le soin qu'ont mis les promoteurs à présenter une nouvelle version de leur projet, retouchée pour prendre en compte les critiques et mécontentements qui se sont exprimés.

Un quartier de ville, traversable et ouvert

Le plan d'origine, articulé autour d'une place centrale, s'apparentait à une soucoupe posée sur l'une des zones les plus déshéritées de la région parisienne. La nouvelle mouture, veut se rapprocher d'un "quartier de ville", "avec des rues, des places, un parc urbain, une ferme urbaine de sept hectares".
Pour produire une variété architecturale, huit bâtiments (salle de concert, salle de cirque contemporain, centre culturel dédié au cinéma, cinq hôtels) font l'objet de concours d'architectes. Le fond du projet n'a, en revanche, pas changé: le "parc des neiges" et sa piste de ski, particulièrement montrés du doigt par les opposants, sont toujours au menu.

Un promoteur fier de son projet

"Ce projet peut réellement contribuer à changer la vie des gens, à changer la vie de ce territoire", argumente le directeur général Benoît Chang. "Nous sommes fiers de porter un projet utile, de créer un quartier, une destination festive, participative et populaire (...) durable et fondamentalement belle", ajoute-t-il, soucieux qu'EuropaCity ne soit pas présenté comme un énième centre commercial géant.

Le maire, socialiste, de Gonesse, Jean-Pierre Blazy et son conseil municipal, ont adopté le plan local d'urbanisme permettant au projet de voir le jour et voudraient voir les choses se construire désormais.

Pourtant, il est peu probable que ces évolutions du projet convainquent des opposants qui, de toutes façons, réclament depuis le début, son abandon pur et simple
©France 3 Paris

 

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