Une quinzaine d'agences du transporteur Mory Ducros sont perturbées par des actions de grève, selon la CFDT, alors que l'offre d'Arcole Industries de reprendre moins de la moitié des 5.000 salariés doit être examinée vendredi 31 janvier, par le tribunal de commerce.
La Fédération CFDT-Transports recensait à la mi-journée des débrayages dans une quinzaine d'agences (sur environ 85) dont dix vouées à disparaître, comme le siège de Gonesse (Val-d'Oise), les agences de Lyon-Vénissieux, Libercourt (Nord-Pas-de-Calais) ou encore Saint-Etienne-du-Rouvray près de Rouen (Seine-Maritime).
La colère des salariés est montée d'un cran depuis la présentation jeudi dernier, 23 janvier, en comité d'entreprise (CE) de l'offre améliorée d'Arcole, après une réunion marathon avec les syndicats à Bercy, qui suit de très près le dossier. L'actionnaire principal du numéro 2 français de la messagerie en redressement judiciaire depuis novembre propose de conserver 48 agences et 2.150 emplois sur plus de 5.000.
Son offre doit être examinée vendredi 31 janvier par le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise). La décision devrait être mise en délibéré. L'avis des représentants du personnel doit auparavant être recueilli jeudi à l'occasion d'un nouveau CE.
Dans son offre, l'actionnaire avait posé plusieurs conditions suspensives, notamment que les salariés s'abstiennent de toute mobilisation sociale d'ici au 31 janvier et que l'entreprise conserve au moins 80% de son chiffre d'affaires à cette date.
Pour apaiser la situation et ne pas accroître les pertes du transporteur, les fédérations Transport de la CFDT et de la CGT ont demandé mardi 28 janvier à Arcole de "cesser de faire planer le doute sur son ambition de pérennisation de l'activité économique de l'entreprise".
Les deux syndicats avaient dénoncé la veille un "chantage" de l'actionnaire qui aurait, selon eux, menacé de retirer son offre de reprise en cas de grèves persistantes. Arcole et Mory Ducros ont répondu qu'il s'agissait de "fausses rumeurs" tout en "regrettant" les "mobilisations ponctuelles" pouvant faire fuir les clients.