En Ile-de-France, la campagne de vaccination contre le papillomavirus a débuté de manière hétérogène dans les collèges, parfois "lentement", selon les premières remontées des autorités sanitaires et éducatives. Parmi les freins identifiés : "une méconnaissance de ce vaccin et de son intérêt".
"On s'est donné l'objectif de vacciner 30% des élèves de 5e, on n'est pas à ce niveau-là aujourd'hui", a déclaré mercredi Amélie Verdier, la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, en visitant le collège Anne Frank, dans le 11e arrondissement de Paris, qui organisait cette vaccination.
Sans communiquer un taux d'adhésion global, "très variable d'un collège à l'autre", elle a reconnu que les débuts étaient encore "un peu lents". Par exemple, au collège Saint-Exupéry de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, 16 élèves seulement sur 192 se sont fait vacciner mardi. Selon le rectorat, cette opération permet néanmoins de "capter un public qui ne serait pas allé sinon vers le vaccin".
Responsables de cancer
La campagne a démarré le 2 octobre et se poursuivra jusqu'aux vacances de Noël pour l'injection de la première dose, la seconde étant prévue au printemps. Elle est proposée dans tous les collèges publics et les collèges privés sous contrat volontaires.
Chaque année en France, les HPV - acronyme anglais pour "papillomavirus humains" - sont responsables de plus de 6.000 nouveaux cas de cancers, le plus souvent du col de l'utérus, de la vulve ou du vagin, mais aussi de la sphère ORL, de l'anus ou encore du pénis. Lancé sur le marché dans les années 2000, le vaccin contre le HPV a depuis fait ses preuves contre l'infection par ces virus.
Un vaccin méconnu
Parmi les freins identifiés: "une méconnaissance de ce vaccin et de son intérêt", a souligné Amélie Verdier, insistant sur la "nécessité d'expliquer que c'est un vaccin extrêmement efficace". Au collège Anne-Franck, 26% des 120 élèves de 5e se sont fait vacciner mercredi. "Pour un coup d'essai, nous sommes plutôt satisfaits", a relevé la principale, Farida Pariolleau.
Parmi les craintes exprimées par les familles réticentes: "celles liées à la vaccination en général". "Cette vaccination touche aussi parfois à des tabous, notamment autour de la sexualité", a-t-elle poursuivi, tablant sur un "travail de longue haleine d'explication".
Dans l'académie de Paris, le taux d'adhésion n'est "pas mauvais", mais "variable" selon les collèges, a souligné le recteur Christophe Kerrero, jugeant "encourageants" les débuts de la campagne.
Dans la capitale, 114 collèges publics sont concernés ainsi que 64 collèges privés. Parmi ces derniers, seuls six se sont portés volontaires pour organiser cette vaccination, a-t-il dit à l'AFP.
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