120 heures perdues dans les bouchons : Paris, championne de France des embouteillages en 2023

Le baromètre Tomtom des villes les plus embouteillées en France vient d'être publié. En France, Paris est de loin la ville la plus concernée par ce phénomène. La faute à un manque d'infrastructures selon les associations d'automobilistes.

120 heures. C'est le temps moyen passé par les automobilistes dans les bouchons à Paris en 2023. Le nouveau baromètre de la marque Tomtom révèle que sur l'année écoulée, Paris est la ville française la plus embouteillée en heure de pointe. Et cela ne fait qu'augmenter. Les conducteurs ont passé en moyenne 11 heures de plus qu'en 2022 sur les routes de la capitale.

Autre constat de l'étude : la lenteur des voitures dans Paris. On y roule à 23 km/h en moyenne. Là aussi, il s'agit de la moyenne la plus basse en France.

Une tendance globale s'aggrave dans tous les domaines mesurés pour la capitale. Elle était déjà la plus mauvais élève de ce classement parmi les villes françaises en 2022.

Cette aggravation est due en partie au "retour des salariés dans les bureaux", selon Vicent Martinier, directeur marketing chez Tomtom. Malgré cela, les chiffres de 2023 restent bien inférieurs à ceux enregistrés en 2019 avant la crise sanitaire. Il y a cinq ans, les automobilistes avaient perdu en moyenne 139 heures dans les bouchons de la capitale.

Plus de 26 minutes pour faire 10 kilomètres

Les données sont calculées à partir des informations collectées sur plus de 600 millions d'appareils de navigation automobile à travers le monde. "Nous faisons une moyenne du temps qu'il faut pour effectuer un trajet de 10 kilomètres dans chaque ville", explique le directeur marketing de l'entreprise de géolocalisation et cartographie. Du fait des bouchons, il faut environ 26 minutes 30 pour faire 10 kilomètres en voiture à Paris.

C'est la plus longue durée pour un tel trajet en France, ex-aequo avec Bordeaux. Ces moyennes sont calculées en heure de pointe. En termes d'économies, les bouchons parisiens font augmenter de 45% le budget carburant des conducteurs d'une voiture essence. Ils dépensent en moyenne 288 euros pour un trajet domicile-travail de 10 kilomètres effectué 2 fois par jour.

Enfin, les embouteillages ont également un impact sur l'environnement puisque Paris est la ville française où les voitures émettent le plus de Co2 dans les bouchons que ce soit pour les voitures diesel ou essence.

Problème d'infrastructures

Selon Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 Millions d'Automobilistes, ces chiffres ne sont pas surprenants. "À Paris, rien n'est fait pour faciliter la vie des automobilistes", d'après lui. Il cite en particulier les restrictions de circulation sur le boulevard périphérique ou encore la réduction des places de stationnement dans la capitale. "La politique mobilité de la Ville de Paris ne pénalise pas seulement les Parisiens mais également tous ceux qui viennent de la banlieue et qui ont besoin de leur véhicule pour rejoindre Paris. "

Parmi les facteurs qui mènent à ces embouteillages, il cite le manque d'infrastructures. "L'Île-de-France n'a pas assez de transports pendulaires en banlieue. Les habitants autour de Paris sont donc obligés de prendre leurs voitures. Leurs voitures en plus de celles des Parisiens intra-muros créent forcément de la congestion."

"La voiture à Paris est une nécessité pour beaucoup de gens "

D'après Yves Carra, porte-parole de Mobilités Club France, l'utilisation de la voiture est une nécessité à Paris pour de nombreux Franciliens. "Il faut sortir de la vision purement parisienne. Certes, ceux qui vivent à Paris ont les transports et peuvent se déplacer à pied mais les autres qui viennent de l'extérieur du périphérique sont obligés de se déplacer en voiture dans leur quotidien." Selon lui, cela ne répond pas à un "attachement à la voiture mais à une nécessité vitale."

Pour lui, les déplacements en transports en commun en banlieue restent "peu confortables et peu fiables à moins d'habiter non loin d'une station de RER". Enfin, dans Paris, il estime que "de moins en moins de voitures circulent mais les temps de trajet ont considérablement augmenté ces dernières années."Une tendance qu'il attribue à la"difficulté croissante pour circuler et se garer."

Il rappelle que la région francilienne concentre 90% des bouchons annuels en France.

     

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