C'était le 1er mai 1995. En marge du défilé du Front National, un marocain de 29 ans a perdu la vie, noyé dans la Seine après avoir été poussé par un militant du parti d'extrême droite.
1er mai 1995. Le défilé du Front National, alors présidé par Jean-Marie Le Pen, est en train de se dérouler dans l'entre-deux tours de l'élection présidentielle. En contrebas du Pont du Carrousel, un jeune Marocain attend son amie. Il est remarqué par quatre skinheads venus de Reims pour défiler avec le Front National. Une altercation a lieu entre ce jeune homme, Brahim Bouarram, et les militants. Ces derniers le poussent dans la Seine. Mais Brahim Bouarram ne sait pas nager. Il meurt noyé. L'accident dramatique va bouleverser la fin de la campagne présidentielle. Deux jours après l'accident, François Mitterrrand, encore Président de la République, vient se recueillir sur les berges de la Seine, à l'endroit où le jeune Marocain a été poussé dans le fleuve. Un moment fort qui constitue un de ses derniers actes en tant que Chef de l'Etat.
Trois ans plus tard, le 15 mai 1998, la cour d'Assises de Paris condamne Mickaël Fréminet à huit ans de prison pour le meurtre de Brahim Bouarram. Les trois personnes qui l'accompagnait écopent quand à eux des peines plus légères pour non-assistance à personne en danger.
Depuis l'accident, de nombreuses personnalités politique viennent rendre hommage au jeune Marocain disparu chaque 1er mai. La victime est comme devenue un symbole de la lutte contre le racisme.
Une plaque commémorative a été installée en 2003 Bertrand Delanoë, alors maire de Paris.
Ce vendredi 1er mai, à 11h, 20 ans jour pour jour après le drame, un rassemblement a eu lieu au niveau du Pont du Carrousel. La Ligue des droits de l'homme, le Mrap mais aussi le Parti de Gauche, le PCF et EELV étaient présents, aux côté de nombreux proches et anonymes venus rendre hommage au jeune homme et dénoncer le racisme en France.