87 accidents ont eu lieu sur les chantiers des JO de Paris 2024 depuis le début des constructions, selon un bilan du ministère du Travail publié ce mardi. Face à ces chiffres, les syndicats d'inspection du travail demandent de solutions de prévention des risques sur les chantiers de grande ampleur.
Depuis le début des chantiers liés aux Jeux Olympiques de Paris 2024, il y a eu 87 accidents du travail, dont onze graves, mais aucun mortel, selon un bilan communiqué mardi lors d'une réunion au ministère du Travail.
Depuis le début 2022, "l'inspection du travail a réalisé 500 interventions sur ces chantiers", explique Vadim Hosejka, secrétaire général FO Travail Emploi Formation Professionnelle. Ceux-ci ont entraîné "29 décisions d'arrêt de travaux pour soustraire une centaine de travailleurs à un risque imminent et grave", selon la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités d'Île-de-France. (Drieet)
Des chantiers comportant de nombreux risques
Sur des chantiers de grandes ampleurs comme ceux-ci, les risques d'accidents sont nombreux. "Il y a des risques électriques, mais aussi des chutes d'objets avec la présence de grues ou de tractopelles. Enfin, des accidents sont parfois liés à des défauts de matériel. Cela peut être par exemple un clignotant ou un avertisseur sonore qui ne fonctionne pas", énumère le secrétaire général Force Ouvrière Travail Emploi Formation Professionnelle.
"Lorsque vous travaillez sur un chantier, votre milieu de travail évolue constamment, d'où l'importance de la régularité des contrôles", indique-t-il. Celui-ci concède néanmoins que "le secteur des inspecteurs du travail est en tension, nos effectifs sont réduits et le travail manque d'attractivité donc cela devient de plus en plus compliqué."
"Nous voulons des solutions pour prévenir les risques"
D'autres organisations demandent que des efforts soient fournis en termes de prévention des risques. "Il faut que la question de la prévention des accidents du travail entre en compte dans les réflexions au moment de lancer de tels chantiers", estime Fréderique Galliat, conseillère nationale à l'UNSA en charge des questions de protection sociale et santé au travail. "Au même titre que le financement ou les effectifs, il faut que la protection contre les risques d'accidents au travail soit au cœur de la réflexion en amont de projets à grande ampleur comme celui-ci", précise-t-elle.
Elle déplore qu'en France "on répare les accidents du travail, mais on n'inclut pas la prévention de ceux-ci dans la réflexion autour de grands projets comme les JO de Paris". Elle vise en particulier l'importance de la sous-traitance sur ses chantiers de grande ampleur. "Plus on sous-traite, moins la prévention est importante", note-t-elle.
À ce titre, la Drieet estime que 40% des accidents survenus sur les chantiers des JO ont concerné des personnes en situation d'intérim. En matière de prévention, l'instance régionale assure avoir convoqué les maîtres d'ouvrage à trois reprises pour faire passer des messages avec "une certaine insistance", par exemple concernant la circulation des véhicules et des piétons.
