Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre" visant les conditions de conservation de corps dans le centre de don des corps à la science de l'Université Paris-Descartes.
L'enquête a été ouverte par le pôle santé publique du parquet et confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) à la suite d'un article de l'Express paru mercredi qui dénonce les "conditions indécentes" de conservation de dépouilles de "milliers de personnes ayant fait don de leur corps à la science".
Selon l'hebdomadaire, les dysfonctionnements du centre, la vétusté des locaux et les problèmes de gestion ont eu des conséquences sur les corps à tel point que certains ont dû être incinérés sans avoir pu être disséqués.
Mercredi, le centre du don des corps à la science a fait l'objet d'une fermeture administrative ordonnée par la ministre de la Recherche.
Une mission d'inspection a par ailleurs été lancée afin "d'établir la réalité des faits" et "la marche à suivre" avant une réouverture du site "dans les meilleures conditions", a annoncé l'Université. Toujours dans l'Express, l'ancien président de l'Université Frédéric Dardel, en poste jusqu'en septembre, a reconnu avoir "fait des petites opérations de maintenance", mais a affirmé qu'il n'avait "pas de moyens pour des travaux".
Ce centre parisien fondé en 1953, qui est le plus grand centre d'anatomie européen, accueille chaque année plusieurs centaines de corps donnés de son vivant volontairement à la science, souligne l'Université. Il joue un rôle primordial et indispensable pour la formation des chirurgiens et futurs chirurgiens, mais aussi pour le développement de nouveaux dispositifs médicaux (prothèse, matériel chirurgical) ou de nouvelles procédures opératoires.