Agression transphobe à Paris : c'est "tous les soirs, toutes les nuits", dénonce une association

La diffusion sur un réseau social de la vidéo d'une agression a fait réagir internautes, associations et politiques. Stop homophobie dénonce des agressions fréquentes dans la capitale.

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L'agression remonte à au moins deux mois. Des travailleuses du sexe transsexuelles sont prises pour cible, un soir, rue de la Jonquière, dans le 17e arrondissement de Paris, par plusieurs personnes. Ces dernières, qui se surnomment "brigade anti trav", les agressent à coups de poings et de chaises. Filmée, l'agression est diffusée sur le réseau social Snapchat cette semaine. Repérée par des internautes et relayée par des associations LGBT, la vidéo est rapidement devenue virale.

"Elles se font agresser tous les soirs, toutes les nuits !", assure Terrence Katchadourian, le secrétaire général de l'association Stop homophobie, qui a longuement parlé avec elles pour les inciter à aller au commissariat. C'est désormais chose faite : trois personnes transsexuelles victimes ont déposé plainte pour "violences aggravées". Stop homophobie et l'Amicale des jeunes du Refuge se sont constituées parties civiles à leurs côtés. Suite à cette agression, l'une des victimes "est incapable à 35%", continue Terrence Katchadourian.

Deux agresseurs, connus de la police, en garde-à-vue

Deux personnes, dont l'une habite le XVIIe arrondissement, ont été arrêtées. Elles sont connues des services de police et ont été placées en garde-à-vue. "C'est un miracle que ce soit allé aussi vite !", se réjouit l'associatif. Interpellé sur Twitter, Geoffroy Boulard, le maire (LR), a condamné cette agression et "signal[é] les éléments [au] commissariat".

"Je me félicite qu’on ait avancé rapidement car il n’est pas tolérable d’avoir ce type de violences dans l’arrondissement", poursuit l'élu du XVIIe. "Je n'ai pas connaissance d'autres faits ; au commissariat, il n'y a pas d'antécédent de telles violences."

Une vision que conteste Stop homophobie. "Ils sont une quinzaine ou vingtaine de personnes", poursuit Terrence Katchadourian. "Dès qu'une personne trans est aperçue, ils reçoivent un appel et ils y vont tous pour l'agresser. Un jour, j'ai vu une personne totalement défigurée, mais elle n'a pas voulu porter plainte." Une décision qui s'explique par la crainte de représailles. En 2016, le ministère de l'Intérieur avait recensé 1020 victimes d'agressions anti-LGBT. L'association Stop homophobie, de son côté, assure avoir reçu plus de 8.000 appels sur cette même période.
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