La série "Les veilleurs" nous invite à explorer la relation que des gardiens de musée peuvent tisser avec une œuvre. C'est au tour de Frédéric d'évoquer l'émotion que suscite chez lui "Le four à plâtre" peint par Théodore Géricault et exposé au Louvre à Paris. Une scène sans humain et pourtant humaine.
C'est une toile petite par sa taille mais monumentale par l'émotion qu’elle exerce sur Frédéric. "Le four à plâtre" a été peint en 1822/ 1823 par Théodore Géricault : " C’est une scène étrange pour un tableau, il n'y a rien d’humain là-dedans. On ne sait pas si on est dans le jour ou dans la nuit. On voit ces chevaux qui sont là en train de tirer des charrettes de plâtre ou de chaux dans un paysage lunaire."
À travers ce petit tableau, Frédéric entrevoit toute la sensibilité de Géricault, connu pour ses représentations de chevaux glorifiés mais ici, réduits à leur condition de bêtes de somme : "Les chevaux sont complètement asservis au travail, le regard complètement obturés par des sortes de grandes poches en tissu qui fait qu’un ne voit pas du tout le regard de ces pauvres animaux. Ça annonce une ère préindustrielle, qui correspond à ce qu’on a vécu au XIXème siècle ici en France et dans les pays comme l’Angleterre. Dans les usines, les manufactures."
C’est assez émouvant de se dire qu’une œuvre d’art est une chose vivante
FrédéricVeilleur
Au-delà de son sujet, l’œuvre fascine aussi le veilleur par sa matérialité : "Géricault a utilisé du noir de bitume, la peinture vit encore, bouge, s’obscurcit et disparaîtra peut-être au fil du temps. Et c’est assez émouvant de se dire qu’une œuvre d’art est une chose vivante."
"Les veilleurs" sont à retrouver sur france.tv/idf