Le Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab a été mis en examen ce mercredi soir pour assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Un touriste âgé de 23 ans, de nationalité allemande et philippine est décédé et deux autres personnes ont été blessées samedi soir à Paris.
Me Clémentine Perros a confirmé la mise en examen de son client, Armand Rajabpour-Miyandoab, 26 ans, pour assassinat et tentative d'assassinat, en relation avec une entreprise terroriste et en état de récidive légale, et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Le juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé de placer l'assaillant en détention provisoire lors d'une audience qui a commencé peu avant 20 heures. L'homme est apparu devant le JLD l'air concentré, avec une longue barbe noire et des égratignures au visage, vêtu d'une polaire grise, a constaté une journaliste de l'AFP, avant que le magistrat ne s'oppose à la publicité des débats. L'homme a été placé à l'isolement.
"Persécution des musulmans dans le monde"
Connu des services de renseignement pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques, Armand Rajabpour-Miyandoab a dit avoir agi en "réaction à la persécution des musulmans dans le monde".
Pendant sa garde à vue, qui a été levée vers 16 heures, selon le Pnat, il est apparu "très froid", "clinique", "désincarné", raconte une source proche de l'enquête.
Le jeune homme, qui a fait allégeance au groupe Etat islamique (EI), avait été interpellé puis placé en garde à vue après l'attaque qui a causé samedi soir la mort d'un touriste germano-philippin de 23 ans à coups de couteau, et blessé deux autres personnes à coups de marteau, près de la Tour Eiffel, moins de huit mois avant les Jeux olympiques dans la capitale.
L'assaillant a dit avoir choisi cet endroit à dessein, d'après la source proche de l'enquête : le monument est un "lieu symbolique" et "il n'a pas supporté qu'elle soit allumée aux couleurs d'Israël", après les massacres commis par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre.
Des parents "très attachés à la France"
Dimanche, ses parents et une proche avaient été à leur tour placés en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Les parents, "très attachés à la France" selon la source proche de l'enquête, ont été remis en liberté dès lundi. La garde à vue de sa proche s'est poursuivie jusque dans la nuit de mardi à mercredi. Elle a finalement été levée mercredi matin "sans poursuites à ce stade", a précisé le Pnat, car "il n'y avait pas d'éléments à son encontre susceptibles de caractériser une infraction pénale".
Armand Rajabpour-Miyandoab avait déjà été condamné à cinq ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, après un projet d'action violente à la Défense, le quartier des affaires à l'ouest de Paris, en 2016. Il était sorti en mars 2020 de prison.