Camp de crack à Paris : un collectif de riverains engage un recours administratif

Des riverains du square Forceval dans le 19e arrondissement de Paris engagent un recours administratif dans le but d’obtenir l’évacuation du camp de toxicomanes. Ils réclament 100 000 euros d'indemnités pour préjudice moral.

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En septembre 2021, la préfecture de police, "à la demande du ministre de l’Intérieur", a pris la décision de déplacer entre 150 et 200 consommateurs de crack vers ce square du nord-est de la capitale, à la limite de Pantin et d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Ils erraient auparavant dans le secteur des Jardins d’Eole et de Stalingrad. La préfecture de police de Paris a assuré qu’il s’agissait d’une solution temporaire. Une solution qui a déjà trop duré pour ces riverains.

Une solution temporaire qui dure depuis des mois, alertent les riverains

"Depuis huit mois, nous ne subissons que du mépris de la part des instances qui sont responsables de cette situation, à savoir la mairie et l'État. La situation est devenue clairement invivable, les agressions se multiplient, deviennent de plus en en plus violentes", explique Stéphanie Benoist à France Bleu Paris. Elle vit à Aubervilliers, à 150 mètres de ce camp de toxicomanes. Plusieurs manifestations et réunions avec les autorités ont été organisées ces derniers mois.

L'association "Villette Village" lance une action en justice

Stéphanie Benoist et une centaine d’autres riverains se sont regroupés au sein de l’association "Villette Village" qui a saisi un avocat, Maître Gil Moser. Ce dernier a déposé un recours préalable afin de demander l'annulation des deux arrêtés pris par le préfet de police de Paris, le 24 septembre 2021 et 100 000 euros d’indemnité.

"Dans nos copropriétés respectives, on augmente les dispositifs de sécurité, avec de la vidéosurveillance par exemple. Certaines copropriétés font aussi appel à des gardiens la nuit, ce sont des coûts. Notre préjudice est réel, il est tel qu'on ne peut plus fermer les yeux ni se taire sur cet aspect", justifie Stéphanie Benoist.  

Me Moser souligne que ses clients "ne sont pas des sous-citoyens". Dans ce recours préalable, il adresse à la préfecture de police et à la mairie de Paris une "sommation à agir". Il s'agit de les confronter à "leur gestion calamiteuse" de ce dossier et à obtenir enfin l'évacuation du camp. "Nous sommes ambitieux, l'idée c'est aussi de créer un précédent afin que l'administration ne reproduise plus jamais ces erreurs et ces fautes", explique l’avocat.

Si ce recours est rejeté et si la situation n'évolue pas rapidement sur place, une plainte au pénal n'est pas exclue, prévient maître Moser.

Une "situation désastreuse" dénoncent les élus

Dans une lettre envoyée le lundi 30 mai, à la Première ministre Élisabeth Borne, les maires d'Aubervilliers, de Pantin et du 19e arrondissement de Paris demandent à la Première ministre d'agir face à la "situation désastreuse" du square Forceval.

Les élus, Karine Franclet (Aubervilliers), Bertrand Kern (Pantin) et François Dagnaud (XIXe), demandent à Mme Borne de "faire du règlement de cette crise une priorité de l'action" du nouveau gouvernement.

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