La Nuit blanche célèbre ce samedi ses 20 ans en distillant une dernière fois en octobre l'art contemporain dans ses rues, avant d'avancer son rendez-vous en juin dès 2023.
Le premier samedi d'octobre, il fait souvent froid et il pleut. En 2021, une tempête avait d'ailleurs gâché la fête, amenant la maire Anne Hidalgo à proposer un vote pour décaler ou non l'événement début juin ou début décembre.
L'option printanière l'ayant emporté, c'est un peu la première page, écrite en 2002 par le maire Bertrand Delanoë et le directeur artistique Jean Blaise, qui se tourne. "Toujours le reflet d'une époque", Nuit blanche "évolue avec le temps", répond aux nostalgiques l'adjointe à la culture, Carine Rolland.
En attendant, les courageux et inconditionnels d'art contemporain qui affronteront la pluie ce soir pourront se régaler autour des dizaines d'attractions proposées. Une programmation à destination des "gens qui vont pas au musée" selon la maîtresse de cérémonie, Kitty Hartl. Elle a choisi de "varier les sensations, passer du contemplatif à l'audacieux, du ludique au festif, d'un univers à l'autre". L'Autrichienne souhaite ainsi "que le public réagisse, qu'il aime ou pas".
Des lieux à ne pas manquer
Trois parcours sont proposés par la Ville de Paris : un centre, un au Nord et un au Sud.
- Purple Rain de Pierre Ardouvin
Quitte à affronter la pluie, rendez-vous à l'Académie du climat, dans le IVe arrondissement. Le plasticien Pierre Ardouvin propose une "une ballade rock et nostalgique sous une pluie violette, une pensée tendre bercée de références pop". Pour la reconstituée, il a utilisé la technique de la pluie artificielle. Une occasion de voir l'envers du décor des plateaux de cinéma.
- Bing Bang d'Étienne Krähenbühl
Le sculpteur suisse a réalisé une sphère cinétique et sonore composée de 850 pièces métalliques, chacune suspendue à un fil. "Reproduisant ce concentré de matière et d’énergie en devenir, la sphère est un atome comme elle est une planète, cristallisant ce moment où l’infiniment petit rencontre l’infiniment grand : Bing Bang traduit le souffle originel de la création", indique Nuit blanche. À voir Place de la Samaritaine, dans le Ier arrondissement.
- Constellation de Joanie Lemercier
Autre artiste s'inspirant de l'univers, il a réalisé une exploration poétique du cosmos depuis le parc de la Villette. Projections, musique et humidité du canal de l'Ourcq promettent une expérience unique.
- Une balançoire pour Molitor de Annie Sperling
Pas besoin de sortir son portefeuille pour accéder à la piscine Molitor (XVIe). Pour cette Nuit blanche, Annie Sperling a recréé un univers psychédélique. "La nature vibre en fractures hypnotiques tandis que la piscine plonge dans la fantasmagorie. Kitten de Ville, figure du neo burlesque, pénètre et active cet univers merveilleux en rejoignant la balançoire amarrée au bord du bassin…", précise Nuit blanche. L'œuvre est accessible de 20h à 2h.
- Le Cauchemar de Séville, un match de foot reconstitué
Le metteur en scène Massimo Furlan a voulu rendre hommage au match spectaculaire entre la France et la RFA en demi-finale de Coupe du monde à Séville. Le match sera rejoué… mais avec une surprise de taille. "Telle une chorégraphie, le match est rejoué sans ballon et avec une seule équipe (les bleus), constituée de onze joueurs amateurs rennais. Deux commentateurs content le récit haletant de ce match en direct qui célèbre cette année ses 40 ans. Des radios FM seront distribuées à l'entrée de la tribune", précise Nuit blanche. À voir au Stade Charlety, dans le XIIIe arrondissement, de 20h à minuit.