Face à la multiplication des agressions homophobes, la mairie de Paris a promis un plan contre l'homophobie et la somme de 100.000 euros. L'association Stop Homophobie se dit satisfaite mais regrette un plan trop ciblé géographiquement.
Il y a eu les chiffres : selon une étude de l’IFOP publiée en juin, plus d’une personne LGBTQI+ sur deux a déjà été l'objet d’une agression ciblée. Elles ont majoritairement lieu dans l’agglomération parisienne.
Puis les faits : ces dernières semaines, de nombreuses agressions ont eu lieu dans la capitale, dans un VTC, dans le bus ou encore à la sortie d’un théâtre.
100 000 euros pour financer le plan
Face à la recrudescence de ces agressions, la mairie de Paris a décidé de réagir. Elle souhaite se mobiliser aux côtés des associations LGBTQI+ contre ces violences.Ce matin était révélé un plan réalisé en collaboration entre divers acteurs : la Mairie a souhaité travailler avec les diverses associations mais aussi la préfecture de police, le procureur de la République de Paris et la DILCRAH (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT). Par ailleurs, 100.000 euros devraient être débloqués pour mener à bien les mesures proposées, et le plus tôt possible.Face à l'intolérance et aux violences LGBTphobes, nous agissons aux côtés des associations pour informer, sensibiliser, prévenir et sanctionner. Pour que #Paris soit et reste la ville de l'égalité et de la liberté d'être soi-même #LGBTQI #LGBT https://t.co/dZ8F94Wh2B
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 21 novembre 2018
Le plan de la Mairie de Paris est constitué de 32 points. Des actions qui vont de l’inclusion en milieu scolaire à la lutte contre les actions "LGBTPhobes" (haine envers les gays, lesbiennes, trans, bisexuels...).
"Certaines mesures représentent pour nous un rêve"
Une grande partie du plan se consacre au renforcement et à l’accompagnement des associations du milieu LGBTQI+ par la Ville de Paris. "Certaines mesures représentent pour nous un rêve, des choses qu’aucun pouvoir public ne nous a jamais proposé", raconte Terrence Katchadourian, de l’association Stop Homophobie. Il cite notamment les locaux pérennes promis à certaines associations.Terrence Katchadourian s’est senti écouté. Pour lui, les mesures proposées sont en adéquation avec les retours des associations : "par exemple, les LGBT vieillissants ont été pris en compte, c’est la première fois que c’est le cas". En effet, une des mesures propose de former le personnel des EHPAD aux questions d’orientation et de genre.
10 000 menaces de mort sur Twitter
La Mairie de Paris a également promis de s’asseoir à la table des réseaux sociaux Twitter et de Facebook pour renforcer la lutte contre le harcèlement en ligne. Un problème qui devait absolument être pris en compte selon les associations. Terrence raconte que le compte de son association, @StopHomophobie, a reçu plus de 10 000 menaces de morts. Des attaques inacceptables : malgré la promesse de la Maire, il porte plainte pour complicité contre Twitter."C’est un plan convenable que le gouvernement aurait dû proposer", conclut Terrence Katchadourian, qui confie être tout de même dans l’attente de découvrir ce qui sera véritablement mis en œuvre à Paris pour la communauté LGBTQI+.