À J-1 du concert-test d'Indochine à l'AccorHotels Arena, les inscrits se font dépister pour savoir s'ils pourront participer et être dans la shortlist des 5 000 tirés au sort.
Pour François, c'est le soulagement. Il n'y a qu'un test antigénique à faire ce vendredi. Les deux autres tests prévus le jour du concert et à J+7 sont salivaires. "Ce qui me faisait peur, c'était de faire trois tests PCR. En faite, il n'y en a qu'un seul", raconte ce jeune quarantenaire qui s'est inscrit "par hasard". "Je ne suis pas fan d'Indochine, c'est juste pour retrouver l'ambiance d'un concert", poursuit-il.
Pour pouvoir participer à ce premier concert-test depuis la propagation de l'épidémie de la Covid-19, il faut suivre un protocole bien précis. Après s'être inscrit sur un site dédié et apporté sa convocation imprimée, des équipes embauchées pour l'occasion se chargent d'abord de faire signer le consentement des personnes pour cette étude. Tous sont ensuite testés dans l'enceinte de l'AccorHotels Arena (anciennement Bercy) où un méga-centre de dépistage a été installé à la place de la fosse.
"Les équipes nous ont tout présenté. On a une notice explicative avec toutes les étapes : le test antigénique aujourd'hui, les résultats dans 20 minutes. Jusqu'à présent, c'est très bien fait", raconte Céline, âgée de 28 ans.
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5000 sélectionnés sur 7500
Tous les inscrits reçoivent également deux auto-tests salivaires. Le premier à rendre le jour du concert pour les chanceux tirés au sort ou à envoyer par la Poste sinon. Le second est à retourner sept jours plus tard.
"Il faut voir l'accompagnement que l'on aura dans sept jours, mais dans l'immédiat, je trouve cela plutôt bien fait", abonde Marjolaine venue avec Céline.
Ces deux fans d'Indochine espèrent ainsi décrocher le sésame : l'une des 5 000 places pour le concert ce samedi. "J'ai vu tous leurs concerts à Paris. Si je ne suis pas sélectionnée, je serai très déçue. Le concert au Stade de France de cette année est reporté, donc je me consolerai en me disant que j'aurai une place l'année prochaine. Je pense que l'on va s'ambiancer comme cela se passe d'habitude. Il y a un côté plus intimiste cette fois-ci, avec un côté unique", indique Marjolaine.
Au total, 7500 personnes se font dépister. Les 2500 autres auront droit à une place au prochain concert d'Indochine, mais seulement s'ils envoient leurs deux tests salivaires confie une source sur place.
Des caméras pour étudier le port du masque
Ella, une jeune artiste de 23 ans, espère elle aussi assister au concert. Fan d'Indochine elle aussi, elle veut avant tout que "que la culture puisse rouvrir ses portes". "Il faut que ce test soit convainquant et que les festivals, les salles de concert puissent rouvrir", espère-t-elle.
Après un test négatif, elle aura ainsi peut-être la chance d'assister à 17h à la première partie électro avec Etienne de Crécy et à 18h au concert de Nicola Sirkis et sa bande.
Le volet scientifique de cette étude géante est assuré par l'AP-HP avec pour hypothèse de base que "le fait d'être dépisté avant le concert suffit à limiter la transmission", résume Constance Delaugerre, professeure de virologie à l'hôpital Saint-Louis et coordinatrice de l'étude, dont de premiers résultats sont attendus fin juin.
L'étude sera menée sur deux populations : d'un côté, 5 000 spectateurs testés négatifs parmi des 18-45 ans, sans facteurs de risque de formes graves, danseront sur "L'aventurier", avec masque chirurgical, mais dans la fosse et sans distanciation physique ; de l'autre côté, 2 500 participants seront invités à rester chez eux.
Des caméras seront déployées dans la salle pour vérifier le bon port du masque par les spectateurs.
Côté financier, le budget de l'opération s'élève à 1,4 million d'euros financés par des fonds publics et privés, dont 900 000 pour la partie scientifique et environ 500 000 pour la production. Pour l'occasion, Indochine se produira gratuitement.
